On vous avait prévenu, les mono-couloirs débarquent !

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En 2023, les mono-couloirs connaîtront leur heure de gloire. Airbus à cette semaine annoncé le lancement officiel de son A321XLR Et a brûlé la politesse à Boeing toujours englué dans les problèmes générés par ses B737 max 8 & 9. Initialement prévus pour voler sur de courtes distances ces avions vont maintenant être capable de franchir des distances allant jusqu'à 8700 kilomètres.

Beaucoup de nos lecteurs s'interrogent sur le confort de ce type d’avion sur les routes transcontinentales. Si l'on regarde la configuration de l’A321NEO de La Compagnie, la question ne se pose pas car cet appareil est configuré uniquement en classe affaires, une configuration royale qui améliore considérablement le confort par rapport à l'avion précédemment utilisé à savoir le Boeing 757.

Malheureusement ce n'est pas cette configuration qui sera retenue par la majorité des transporteurs, car le but est simple : cet appareil doit permettre de transporter un maximum de personnes sur de longues distances avec des coûts d'exploitation réduits et une empreinte carbone minimale. En toute logique ces appareils devraient donc favoriser une configuration de type « économique ». La classe affaire sera-t-elle alors supplantée par une classe premium économique ? la question peut se poser car depuis quelques temps les sièges des classes affaires ont tendance à prendre un peu d'embonpoint et cela risque de poser un problème dans les avions à fuselage étroit que sont les mono-couloirs.

Quoi qu'il en soit ce problème de confort ne sera pas le seul point qui pourrait faire peur aux clients potentiels. Le nombre de toilettes disponibles, l'absence d'endroits permettant de se dégourdir les jambes (comme par exemple les espaces libres aux issues de secours), Le niveau sonore où le taux de pressurisation seront également des facteurs qui pèseront sur la sacro-sainte expérience client.

Airbus annonce que cet appareil consommera 30% de carburant en moins par siège. Ça en dit long sur la configuration des appareils qui seront vendus car cette affirmation ne vaut que si la cabine est densifiée à son maximum. De leur côté les compagnies soumises à de plus en plus de pression pour obtenir une réduction de prix ne peuvent plus faire autrement que de densifier la configuration.

Toutes les compagnies ont misé sur le fait qu'elles apportaient un confort important. Les passagers ont effectivement plébiscité l'Airbus A380 pour son silence, ses espaces et surtout son confort dans la turbulence. Les compagnies vont devoir expliquer à leurs clients qu’elles font un virage à 180 degrés par rapport au discours précédemment usité. Les compagnies à bas coût ne communiqueront pas sur d’éventuels changements cependant les transporteurs qui ont habitué leurs clients au confort devront trouver une nouvelle approche de communication. En revanche, ceux qui exploiteront des appareils bi-couloir auront une magnifique occasion d'insister sur le confort qu'ils apportent et donc de justifier d'un premium par rapport aux futur prix standard.

Personnellement, ce débat me fait sourire car le mono-couloir existe depuis bien longtemps. Le Boeing 757, très utilisé en son temps aux USA et en Europe, n'a jamais été haï par les passagers. Mieux, les A321NEO mis en place par TAP et Air Transat sur des routes transatlantiques ne semblent pas poser de problèmes existentiels aux passagers qui donnent de toute façon la priorité au coût du billet.

Alors vrai ou faux problème ces mono-couloirs ? Seul le test de cet appareil et des différentes configurations permettra de se positionner franchement et tant que le client aura comme objectif le prix, il est fort à parier que ce type d'appareil se généralisera sur les routes long courrier.

Yann LE GOFF