Paris/Pékin en moins de 90 minutes

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On riait encore, il y a quelques années, du capitaine Kirk et de sa capacité à se dématérialiser d'un simple coup de téléportation. Cinoche que tout cela ? On devrait aujourd'hui se méfier des analyses un peu trop rapides. Certes, on a pour l'heure peu de chances de finir en confettis lumineux envoyés d'un point à un autre, mais faire du Paris/Pékin en 90 minutes est loin d'être loufoque. A la base de cet exploit, le développement d'une branche technologique du tourisme spatial, aujourd'hui très avancée avec Virgin Galatic, qui pourrait conduire les avions à voler à très haute vitesse dans la stratosphère pour des vols qui exploiteraient au mieux la courbure de la terre et permettraient d'atteindre très rapidement deux points très éloignés du globe.

Je ne me jetterai pas dans des explications techniques que je ne maîtrise pas, mais une récente communication de l'institut du comportement de l'Université de Tokyo laisse à penser que ce type d'exploit est pour demain. Tout dépend de ce que l'on entend par demain. D'ici une petite cinquantaine d'années, on devrait assister aux premiers vols tests. Et 10 ou 15 plus tard, ils deviendraient réalité. Je ne les verrais pas mais mon successeur pourra ouvrir une rubrique "espace" sur DeplacementsPros.com sans se faire traiter de visionnaire. Et dans la longue série du "on se met à rêver", les scientifiques nous expliquent qu'un Paris/New York se réalisera, en gros, en 50 minutes et qu'un Paris/Tahiti ne prendra pas plus de deux heures. Deux heures pour une lune de miel... deux heures pour revenir divorcer. Décidément tout va vite. Trop vite.
Et me voilà parti dans des réflexions qui feraient frémir un directeur financier: "Et si le temps était une vertu pour le voyageur d'affaires ?". Pas le temps d'un voyage d'un jour qui transforme chaque déplacement en parcours du combattant, non. Le déplacement de 8 ou 12 heures d'avion. Celui où l'on se retrouve seul sur son siège, à réfléchir, travailler, penser, laisser aller son imagination. Le temps utile à la réflexion. Celui que l'on ne prend jamais le temps de prendre dans les entreprises. Le temps "utile", voilà bien une donnée que les nouveaux managers essayent d'offrir à leurs salariés. Rappelez-vous les salles de détente de Google, les hamacs des développeurs de Microsoft, les parcours de golf miniature d'Apple... Ils sont sans doute à la base de bien des innovations. Et combien de grands patrons d'entreprises aujourd'hui disparues se sont moqués de ces méthodes ?
Il y a peu de temps, je suis tombé par hasard sur une bio d'Albert Einstein. Rien de très neuf mais une devise que je ferais bien mienne : "Aller vite, ce n'est pas forcément atteindre plus rapidement un but, c'est aussi passer à côté".

Marc Dandreau