Pas de sous, pas de TGV ?

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Le trentième anniversaire du TGV, célébré en grande pompe par la SNCF dans de nombreuses gares française, pourrait bien masquer l’essentiel. L’avenir des lignes à grande vitesse serait menacé par le manque de viabilité financière des projets développés par la SNCF. Même dans la majorité, les élus se montrent perplexes quant au calendrier prévu, et ce jusque dans le gouvernement.

Pas de sous, pas de TGV ?
C’est un article publié lundi dans Libération qui fait vaciller la sérénité apparente des responsables français. Nathalie Kosciusko-Morizet aurait ainsi refusé l’audition demandée par le député (UMP) Hervé Mariton. Il faut dire que les doutes émis par le rapporteur du budget des transports pour la commission des finances mettent au conditionnel les grands projets ferroviaires français. Dans les colonnes de Libération, Hervé Mariton évoque ainsi, à propos du schéma national des infrastructures de transport (Snit), un projet «totalement virtuel», qui ne serait «ni chiffré ni hiérarchisé». Le directeur du Laboratoire d’économie des transports (LET) Yves Crozet va plus loin et dénonce en somme le rapport qualité/prix de la LGV Marseille-Nice : «Marseille-Nice, envisagé dans le Snit, relève même d’un délire absolu !» s’indigne Yves Crozet. Le conflit plus ou moins déclaré entre la SNCF et les Réseaux ferrés de France rentre aussi dans le débat, puisque le Président de la SNCF dénonce à cet égard le poids des péages imposés par RFF. En résumé, personne ne semble savoir sur quelle voie s’engage le transport ferroviaire français. Rassurés ?