Passer sur route de 90 à 80 KM/h ? Une pétition s’y oppose

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Avec l'objectif de diminuer le nombre de tués sur les routes de l’Hexagone, le conseil national de la sécurité routière a remis plusieurs propositions comme baisser la vitesse maximale de 90 à 80 km/h. Son rapport est controversé et l’association 40 millions d’automobilistes a lancé une pétition contre le projet.

Passer sur route de 90 à 80 KM/h ? Une pétition s'y oppose
Le Conseil national de la sécurité routière (CNSR) a lancé plusieurs pistes de travail pour faire passer le nombre de morts sur les routes des 3653 actuellement à 2000. L’organisation propose entre autres que la vitesse sur les nationales et départementales soit diminuée de 10 km/h. Elle serait ainsi 80 km/h. Elle avance également que de nombreuses vies seraient sauvées, si les obstacles (arbres, fossés, pylône…) étaient supprimés sur les routes secondaires ou encore si les jeunes conducteurs avaient l’obligation d’avoir un éthylotest anti-démarrage sur leur véhicule. Elle recommande également que de nouveaux radars soient installés. L’argent collecté par les amendes pourrait «financer des actions agissant directement sur la sécurité routière». Les propositions seront discutées lors d’une réunion du CNSR le 29 novembre prochain.

Les associations d’automobiliste peu convaincues
En découvrant les projets du CNSR, l’association 40 millions d’automobilistes a tiqué sur un point : l’abaissement de la vitesse de 10 km/h sur les routes nationales et départementales. L’organisation assure que cette mesure est inutile puisque «les deux principales causes de mortalité sur les routes résident dans l'alcoolémie et la somnolence». Et argumente : «Une personne imbibée d'alcool aurait-elle été sauvée sur la route grâce à 10 km/h de moins? Un conducteur somnolant sur une autoroute de nuit aurait-il été sauvé par une vitesse de 10 km/h de moins? Un contre-sens sur autoroute aurait-il été moins meurtrier avec 10 km/h de moins? Restons sérieux», explique l’association dans une lettre ouverte adressée au ministre de l’Intérieur. Elle ajoute que si le calcul du CNSR pour prévoir la mortalité était exact «C'est aux endroits où la vitesse est la plus élevée que nous devrions observer le plus d'accidents. Et bien évidemment, ce n'est pas le cas. Et de loin!». Soutenue par les automobiles clubs de France, elle a donc mis en place une pétition en ligne.
Par contre, la Ligue contre la violence routière partage l’avis du prérapport de CNSR «S'il y a une seule mesure à prendre pour gagner des centaines et des milliers de vies, c'est celle-là», assure sa présidente, Chantal Perrichon, pour qui «Le vrai courage, ce serait une baisse de 10 km/h sur l'ensemble du réseau».