Pétrole, les prix du voyage d’affaires vont yoyotter

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Pour les experts de l'économie internationale, réunis en séminaire cette fin de semaine à Chicago, les décisions de Donald Trump surprennent mais n'étonnent pas. La volonté du président américain - qui impose de nouveaux droits de douane à hauteur de 25% sur quelque 50 milliards de dollars d'importations chinoises - auront au moins un mérite : celui de faire chuter les cours du pétrole.

Pour l'heure, malgré une baisse de production du Venezuela et de l'Iran, le pétrole baisse. Mais les spécialistes reconnaissent qu'il s'agit d'une vision à court terme. D'autant plus que la Chine possède une grande partie de la dette américaine qu'elle pourrait exploiter si les Etats Unis poussaient le bouchon trop loin. Avec un baril de la mer du Nord (le Brent) à 73,44 $, en baisse de 2,50 $ par rapport à la veille, les prévisionnistes sont désormais sceptiques sur la hausse des cours annoncées encore il y a une dizaine de jours. Pour eux, il faudra attendre les mesures de rétorsion mise en place par la Chine sur des droits de douane américains, pour savoir si le pari de Donald Trump de compresser fortement le prix du pétrole international sera gagné.

Pour les États-Unis, désormais presque autosuffisants en production pétrolière, un baril trop bas constitue un avantage certain pour la concurrence internationale. En secouant l'économie mondiale, le président est persuadé de faire remonter le prix du baril et de rester compétitif sur les marchés. Mais ce qui est considéré comme une vision à court terme aura eu le mérite de semer le doute au sein de l'OPEP qui se réunit cette semaine. D'un côté les Russes et les saoudiens veulent produire plus alors que leurs partenaires prêchent au contraire pour le maintien de la production actuelle, qui fait remonter les cours donc améliore leurs finances.

Les conséquences indirectes sur le voyage d'affaires sont nombreuses. Les premières annonces de surcharges carburant, peu justifiées aujourd'hui, devraient faire augmenter de 2,8% le prix des billets d'avion. La hausse des carburants de proximité (bus, voiture, navette…) fera également augmenter les prix du transport terrestre d'environ 2,1%. À cela s'ajoutera, l'hiver prochain, le surcoût lié aux dépenses de chauffage.

Globalement, selon les analystes américains, le coût moyen d'un voyage d'affaires intercontinental devrait augmenter de 5,65% sur le dernier trimestre de l'année. Une tendance comparable pour l'Europe, selon PhocusRight, même si elle sera moins marquée : entre 2,5% et 3,6% pour 2018 et sans doute moins de 3% pour 2019 si le pétrole continu à yoyotter.