Plus de TGV entre Nantes et Paris ? Difficile !

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La fin de l'aéroport Notre-Dame des Landes annoncée par le premier ministre s'est accompagnée d'une nouvelle promesse : il y aura davantage de TGV entre Nantes et les aéroports parisiens. Pour les élus locaux, c'est plus un vœu pieux plus qu'une réalité potentielle.

Selon la SNCF, le temps moyen de cadencement entre chaque TGV est de quatre minutes dans la partie où convergent les trains en provenance de l'Ouest de la France. Pour proposer plus de liaisons sur cette ligne, il faudrait sensiblement diminuer le temps de cadencement ce qui semble, pour l'instant, particulièrement difficile en raison du trafic actuel.

Mais l'autre problème souligné par les élus concerne plus précisément les horaires de ces trains. Au départ de Nantes, le premier TGV direct vers Roissy ne part que vers six heures pour arriver à 9h12 à l'aérogare. Un horaire qui élimine définitivement les vols programmés tôt le matin et qui oblige donc les voyageurs à passer une nuit d'hôtel à Paris ou à proximité de l'aéroport.
Même constat pour le dernier train au départ de Roissy programmé à 21h18 pour une arrivée à 0h19. Là aussi, tous les vols intra européens qui se posent à Roissy après 21 heures condamnent le voyageur à trouver une solution d'hébergement sur place.

Il en est de même pour les 19 TGV à destination de Montparnasse. Si les horaires sont mieux adaptés, il n'empêche qu'il faut rajouter le temps nécessaire pour rejoindre l'aéroport d'Orly : entre 25 et 45 minutes selon le moyen de transport utilisé. Pour les élus de la région nantaise, les explications données par Édouard Philippe sont "des promesses en l'air" et apparaissent comme largement insuffisantes pour donner une compétitivité économique à l'Ouest de la France, d'autant, comme le précise certains d'entre eux, que "Tous ceux qui partent prendre l'avion à Paris ne sont pas forcément de Nantes même". Et d'ajouter : "Considérer que l'abandon du projet de l'aéroport Notre-Dame des Landes puisse être compensé par l'ajout de TGV supplémentaires dont certains partiraient à vide de Nantes est une grossière erreur".

Aussi, ils sont nombreux à regarder de nouveau vers l'avion pour trouver des solutions permettant de rejoindre directement les aéroports parisiens sans passer par l'étape ferroviaire pénalisante pour les voyageurs d'affaires. Et les chefs d'entreprise de solliciter Air France pour plus de fréquences et des prix compétitifs.