Pollution : la circulation alternée efficace mais…

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Au lendemain de la circulation alternée du 17 mars en Ile-de-France, le trafic avait diminué de 25 % dans la capitale selon la préfecture de Police de Paris. Le bilan d’Airparif présente des chiffres moins optimistes. S’il reconnaît que la mesure a eu un effet sur la pollution, il a été limité. L’agence demande une action «pérenne» pour agir toute l’année sur la qualité de l’air «problématique».

En plein pic de pollution le 17 mars dernier, uniquement les voitures ayant une immatriculation impaire pouvaient être sur les routes de la région parisienne. Airparif a étudié les effets de cette mesure. Selon son analyse, la circulation a diminué de 18 % par rapport au lundi précédent. Le chiffre est plus faible lorsqu’on observe uniquement la petite couronne (13 %) ou la grande couronne (9 %).

La pollution aux PM 10, les matières microscopiques cancérigènes en suspensions, a diminué de 6 % (4 microgrammes de PM 10 par m3) sur les grands axes parisiens pendant cette journée du 17 mars. Par contre, la baisse est seulement de 2 % dans les zones plus éloignées des routes. Le taux de dioxyde d’azote a chuté de 10 % par rapport à la semaine d’avant.

Si la circulation alternée a permis de faire diminuer les taux de pollution, l’agence émet quelques réserves sur la mesure. «Elle ne permet pas de cibler de façon sélective les véhicules les plus polluants», indique l’étude «Des véhicules très émetteurs, de plaques impaires, ont circulé ce jour», ajoute t-elle.

Airparif reconnaît néanmoins qu’elle a eu un «impact quantifiable et visible»
, mais l’agence recommande «une action pérenne de grande envergure sur le trafic» afin de lutter contre pollution chronique au quotidien, pas seulement lors des pics.