Pour CWT : Changer le comportement des voyageurs peut réduire de 15 % les économies manquées

85

Publiée par Solutions Group, la société de conseils de Carlson Wagonlit Travel (CWT), une étude affirme que les entreprises peuvent réduire de 15 % les économies manquées simplement en faisant appliquer leur politique. Pour les acheteurs voyage, ce qui peut apparaître comme une lapalissade a pourtant quelques fondements bien réels au milieu de quelques interprétations hâtives émises dans le document.

Ce nouveau livre blanc revient sur les difficultés à faire respecter la politique voyages et sur les moyens permettant d’orienter le comportement des voyageurs. Le sujet est vieux comme le déplacement professionnel et connaît depuis quelques mois un regain d’intérêt au sein des directions achats. CWT ne cache pas l’enjeu : « De toutes parts, nous subissons des pressions pour réduire les coûts. S’assurer que les voyageurs appliquent bien les règles, c’est un moyen facile de baisser les dépenses », explique Christophe Renard, Vice President Solutions Group, qui poursuit « Nous voulons faire en sorte que la conformité soit à son maximum. Quand c’est le cas, le pourcentage d’économies non réalisées chute presque immédiatement. » Mais peut-on réussir à chaque fois ? On en doute.

Voilà quelques mois, à l’occasion d’une lettre d’Amérique, notre correspondant Philippe Lantris évoquait le retour d’un grand nombre d’entreprises américaines au « minimalist travel ». En étudiant de plus près cette tendance, on se rend vite compte que la mobilité a développé des habitudes et modifié les process que la politique voyages, telle qu’elle est écrite, ne saurait prendre en compte de manière précise. Si les entreprises invitent évidemment les voyageurs à respecter les règles, on sait désormais que l’environnement des technologies d’acquisition du voyage en perturbe l’application et la mise en place. Ce constat conduit désormais à une réflexion plus profonde sur l’organisation même du déplacement professionnel, son anticipation et bien évidemment, son déroulé.

Il y a quelques semaines à New York, à l’occasion d’une conférence en charge d’étudier les tendances du voyage d’affaires, plusieurs start-ups ont révélé des outils capables de consolider les politiques voyages sur les applications mobiles. Ces applications, pour beaucoup en cours de développement, dépassent le simple cadre du contrôle pour s’attaquer à l’analyse des dépenses engagées par le voyageur et les confronter à la réalité de la politique voyages. Il est encore trop tôt pour qualifier ces innovations de révolutionnaires même si, sur le fond, les technologies d’intelligence artificielle, d’algorithmes de comparaison et d’analyse risquent bien de faire très rapidement la différence avec les applications proposées par les agences de voyage d’affaires.

Dans son livre blanc, Behavior Management: a new way to think about an old problem
(Gestion des comportements : nouvelle réflexion sur un vieux problème), Solutions Group étudie les différentes étapes susceptibles de donner aux voyageurs une meilleure vision de la politique voyages et donc du respect des règles établies par l’entreprise. Mais déterminer la solution ne veut pas dire forcément qu’elle est facile à appliquer, voir simple à mettre en œuvre. Sur cette partie, CWT reste flou se bornant à analyser les besoins des acheteurs sans les mettre en relation avec la réalité du terrain pour les voyageurs.

Au final, le travail publié met en avant l’outil développé par CWT Solutions Group, Traveller 360, pour tenter de répondre aux attentes des entreprises. Certes, le livre blanc a une finalité commerciale qu’on ne saurait nier et des conclusions qui ne correspondront pas forcément aux attentes des acheteurs. Que fait T360 ? Il agit en quatre phases distinctes que nous reproduisons ici tel que présenté dans le livre blanc :

1. Analyser - Une analyse initiale des économies potentielles et des différents segments de voyageurs révèle les problèmes de non-conformité.

2. Eduquer - Des fiches d’évaluation des voyageurs sont créées pour informer les différents interlocuteurs en utilisant un langage qui leur est familier dans un format immédiatement applicable.

3. Engager- Les fiches d’évaluation, qui contiennent des rapports individualisés, sont envoyées directement aux voyageurs concernés. Grâce aux données claires figurant dans les rapports, les managers peuvent mieux discuter avec les collaborateurs de leur comportement de réservation.

4. Gamifier – La création d’un programme de gamification destiné aux voyageurs met en avant les comportements positifs. Il utilise des éléments motivants et ludiques pour inciter les voyageurs à respecter la politique.

Rien de très révolutionnaire dans la méthode ou les objectifs à atteindre. Avec la montée en puissance des outils de réservation mobiles et l’intégration du paiement dans la majeure partie d’entre eux, l’entreprise aura à repenser sa politique voyages et les outils de contrôle et d’analyse de la dépense.

On comprend la finalité de CWT qui veut positionner T360 comme l’outil de base pour l’ensemble de ces missions. Mais la TMC, et ses objectifs financiers et commerciaux, peut-elle être une réponse à une problématique interne de l’entreprise en matière de réduction des coûts des déplacements professionnels ? Le document ne l’évoque pas, mais les acheteurs eux restent conscients que piloter les voyages d’affaires, c’est imposer des process qui ne plaisent pas forcément aux voyageurs. Une forme de quadrature du cercle à laquelle personne n’apporte une réponse réelle.

Téléchargez le livre blanc