Pour la Cour des comptes, les autoroutes sont trop chères

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Les voyageurs d’affaires et la Cour des comptes font le même constat, les péages autoroutiers sont chers. Dans un rapport, publié le 24 juillet 2013, l’organisation déplore la hausse des prix des péages et le manque de poids de l’Etat lorsque les tarifs sont négociés avec les sociétés autoroutières.

Pour la Cour des comptes, les autoroutes sont trop chères
Le rapport publié par la Cour des comptes révèle «Pendant la période 2009-2012, pour la classe 1 (véhicules légers), la progression des tarifs a été particulièrement importante chez SAPN, ASF et Escota (2,2 % par an), Cofiroute (1,9 % par an), APRR et Area (1,8 %)», Cette hausse est ainsi supérieure à l’inflation qui est de 1,6 % par an. Les gestionnaires des autoroutes ont ainsi cumulé ensemble 7,6 milliards d’euros de péages. «Les hausses ont été telles qu’en 2012, alors que le trafic a chuté fortement, le chiffre d’affaires péages s’est légèrement accru pour ASF, Escota, APRR et Area», constate la juridiction financière de l'ordre administratif en France. Elle pointe du doigt également que «le rapport de force apparaît plus favorable aux sociétés concessionnaires» qu’à l’Etat. De plus, les concessionnaires d’autoroutes négocient les tarifs des péages avec l'Etat pour 5 ans. Mais lorsqu’ils font des investissements sur les voies, ces sociétés n’ont pas à utiliser leurs bénéfices pour financer leurs projets, elles peuvent les compenser en augmentant les prix. Si la Cour des comptes n’est pas contre ce principe pour certains projets bénéfiques aux conducteurs (création de nouveaux tronçons, gros entretien…), elle émet des doutes sur certaines infrastructures financées comme l’installation des télépéages sans arrêt. Selon elle la «légitimité» de la hausse des tarifs est «contestable» sur ce projet. Elle ajoute que ce modèle conduit à une hausse «constante et continue des tarifs». La Cour ajoute «l’Etat ne se montre pas assez exigeant en cas de non-respect de leurs obligations par les concessionnaires, qu’ils s’agisse de préserver le patrimoine, de respecter les engagements pris dans les contrats de plan ou de transmettre les données demandées».
La Cour des comptes a émis plusieurs recommandations. Elle préconise de limiter ces hausses par un système de plafonds. Elle souhaite également que l'État soit plus incisif lors des négociations avec les sociétés d’autoroute.