Pourquoi Google a-t-il abandonné le voyage d’affaires pour le tourisme

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En lançant exclusivement sur mobile Android son moteur de recherche Destinations, le 8 mars dernier, Google a fait volteface après avoir étudié pendant deux ans des solutions pour le voyage d’affaires. Un changement de cap lié à la complexité des besoins au sein des entreprises où le voyageur n’est pas forcément acheteur. Au final, le géant de Moutain View reconnaît que les besoins professionnels sont trop complexes à gérer.

C’est dans le cadre d’une conférence hebdomadaire à Stanford que l’on a appris que la stratégie de Google sur le développement de produits commerciaux changeait lentement, mais sûrement. Pas question d’en savoir plus sur le futur en cours de développement dans le Google Labs, même si dans les grandes lignes, l’entreprise californienne refuse de limiter ses recherches dans le monde du digital aux seuls moteurs de recherche.

Destinations est un moteur de recherche qui utilise les mêmes supports de développement que ceux envisagés dans le Business Travel. Ludique, mobile et capable de proposer les meilleurs tarifs aux visiteurs. Radhika Malpani, directrice engineering chez Google, reconnaît que "la mobilité oblige les grands acteurs du web à s’adapter", mais elle ne veut pas créer de barrières invisibles entre le pro et le grand public. "Il ne sert à rien de prendre le problème en séparant les activités, on parle aujourd’hui d’utilisateurs qui font des milliards de recherches sur les produits voyage » explique t-elle. En clair, Google veut élargir son modèle de vente en ligne indirecte à tous ceux qui ont besoin de se déplacer aux meilleurs prix.

Concrètement, l’outil veut aussi intégrer les profils et les commentaires des autres voyageurs pour enrichir sa base. A terme, après avoir saisie « destinations » suivi du pays souhaité, l’application va concocter un programme de déplacement personnalisé qui prendra en compte l’historique que possède Google sur le demandeur. En clair, impossible d’échapper à Big Brother. Une approche qui a sans doute effrayé les pros du business travel qui avait été contactés par Google pour concevoir la version « pro » de destinations.
 
Philippe Lantris à San Francisco