Privatisations : Air France non, ADP oui!

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Si Bruno Le Maire a exclu une privatisation d'Air France en "période de crise", il évoque une privatisation d'ADP qui pourrait intervenir assez rapidement et rapporter environ 9 milliards d'euros à l'Etat.

Transmis la semaine dernière au Conseil D'Etat pour avis, le projet de loi Pacte (pour Plan d’Action pour la Croissance et la Transformation des Entreprises) ne comporte pas le volet privatisation qui avait été envisagé. La privatisation d'Air France ne semble plus opportune par les temps qui courent, celles de la Française des Jeux et d'ADP demandent pourtant des modifications législatives. Pour la Française des Jeux, il s'agit de garder la main sur la régulation de ce secteur sensible. Pour ADP, l'Etat veut avoir un œil sur le contrôle de l'énorme parc foncier de Roissy notamment, par le biais d'une concession.

Si le projet de loi pour porter ces modifications n'est pas encore sur la table, Bruno Le Maire continue à distiller les informations pour préparer les esprits. A l'occasion du Grand Rendez-vous Europe 1-Les Echos-CNEWS, le ministre de l'Economie et des Finances a souligné que la privatisation d'ADP pourrait être "l'opération financière de privatisation la plus importante dans le monde en 2018". La capitalisation boursière d'ADP dépasse les 17 milliards d'euros et l'Etat possède 50,6% des actions. Certaines sources calculent que la privatisation devrait se faire sur la base d'une valorisation avoisinant les 25 milliards d'euros, ce que semble confirmer le ministre qui a estimé que la somme de 9 milliards d'euros "immobilisée pour le fonctionnement d'ADP avec des revenus de l'ordre de 180 millions d'euros" serait "mieux employée à préparer l'avenir des Français en investissant dans l'innovation". Très récemment dans Les Echos, le patron d'ADP Augustin de Romanet semblait abonder dans le même sens en estimant que le projet de privatisation était "légitime".