Prochaines victimes annoncées des compagnies aériennes : les miles

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Ils sont indispensables à la fidélisation et deviennent un vrai casse tête pour les compagnies. "Les miles, c'est à la fois une bonne et une mauvaise chose", affirment bon nombre de voyageurs. D'un côté l'appel du billet gratuit est fort, de l'autre la déception de ne pas l'obtenir facilement entraine le rejet de la compagnie. Tout l'inverse de l'effet recherché à la base. Mais bon, le voyageur d'affaires est joueur. Il sait tout cela mais court derrière ses miles.

Inutile d'évoquer l'info dans les services marketing des transporteurs aériens. Le sujet est trop "touchy" pour être abordé à voix haute. Dans la plupart des cas, la gestion des miles tient de la Direction Générale voire du Président. Preuve de son importance. Après les remous de la carte American Express/ Air France qui limitait les miles acquis, voilà que pourraient se préparer d'autres mesures plus radicales au sein de nos compagnies préférées. Première règle, laisser mourir les miles en les bardant de contraintes. Le retour des miles de plus en plus limités dans le temps est pour bientôt. Et les efforts faits pour donner une illusion de gains supplémentaires devraient énerver les titulaires. Jugez plutôt, on parle de "Family Miles", uniquement adaptés aux voyages en famille (au moins 3 personnes) et du Business Miles destiné à l'upgrade mais dans des délais serrés, moins de 12 mois. Et l'imagination des "marketeux" est sans fin. Des miles à plusieurs vitesses, en fonction non plus du simple nombre de kilomètres parcourus mais d'un savant mélange qui intègre en plus le prix payé. Certains connaissent déjà. Bref, une dizaine d'AR à prix "low cost" donneront à peine le droit à un ticket pour Becon-les-Bruyères. Bon voyage.
Au delà des astuces pour faire en sorte que les miles meurent tous seuls, oubliés sur une carte, les barrières d'obtention des primes vont elles aussi évoluer... Pour ne pas dire se voir bousculées. Certains petits malins travaillent à l'achat en escalier : le billet, plus les repas à bord, plus la valise... Bref, le «miles ancillaire» est né. Bon courage. Enfin, coup fatal et un peu traitre, le miles à géométrie variable. En fonction des jours, des heures et (comme c'est déjà le cas) des période de l'année. Le même billet n'aura plus de valeur fixe mais subira les aléas d'un yield marketing établi au bon vouloir des compagnies. Et qui sont ceux qui nous préparent ces évolutions ? Quasiment tous les grands noms du transport aérien. Qu'ils soient français, américains voire asiatiques. Il se susurre que, même dans le Golfe, on chercherait à repenser ces avantages. Enfin, qui sait, notre Président à la recherche d'un peu de monnaie ira t-il les taxer comme "avantages en nature". Comme cela, outre le fait que vos points ne vaudront rien, vous payerez des impôts pour eux. Voilà une bonne affaire, non ?

Marcel Lévy