Professionnels du voyage d’affaires : déjà en vacances ?

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Comme chaque année, le mois de juin permet de regarder en arrière. Les six premiers mois de l'année qui s'écoulent semblent plutôt bons même si certains mois ont été plus difficiles à passer en Europe : février pour l'Italie et l'Espagne, mai pour la France ou Mars pour l'Angleterre et les pays du nord de l'Europe... Bref, rien de bien grave. Seul certitude : l'innovation est en panne dans le monde du voyage d'affaires. Le travel management peine à imposer les produits présentés en 2012 et côté marketing... C'est le calme plat côté animation du marché. La faute à la crise ? Certainement pas.

En 2012, l'un des meilleurs spécialistes du voyage d'affaires dans le monde, Scott Gillespie, révélait à quelques travel Managers présents à Washington - dans le cadre d'une visite organisée par DéplacementsPros - que le salut des déplacements professionnels s'appelait "l'innovation". Et d'expliquer : "L'attrait de la nouveauté, tant chez les éditeurs technologiques que les fournisseurs de service, est le seul réel moteur du domaine. En oubliant l'innovation, on transmet au voyageur un message négatif. On lui dit que sa mission évolue peu et que les outils que lui fournit l'entreprise ne sont pas forcément neufs". Pour Scott, il faut en permanence démontrer le dynamisme de la création quitte parfois à faire plus de marketing que de la conception.

Force est de remarquer que le message reste d'actualité. En six mois, et en se replongeant dans les archives de votre portail préféré, on remarquera que seuls les comparateurs hôteliers ont évolué et qu'ils proposent en permanence de nouvelles fonctionnalités en prise avec le marché. Fidèle à son analyse, Scott précisait il y a quelques semaines sur son site que "La montée en puissance d'une génération habituée aux évolutions technologiques dans sa vie quotidienne ne peut se contenter d'un environnement qui ne bouge plus ou peu". A l'évidence, et on le voit bien avec les TMC qui se débattent en Europe avec des plans sociaux complexes, personne ne veut apparaître trop en avance sur le marché. Mais entre un silence révélateur d'un blocage de toute politique une politique de développement permanente, il faut trouver le juste milieu. La bonne image à communiquer à l'extérieur. Certains l'ont bien compris. Même des produits un peu trop "marketing" comme le Door to Door, séduisent. Et pourtant, c'est KDS qui a raison. En innovant, l'entreprise démontre sa capacité à rester en veille sur marché. Elle démontre une réelle jeunesse de l'analyse des besoins et sa volonté de coller aux attentes du moment : simplicité et efficacité digitale. Quels que soient un jour les développements de ces produits nouveaux, ils resteront à jamais au crédit de l'entreprise. Et les autres ? Ceux qui ne disent rien ? Aux yeux du marché, ils sont ringards et dépassés. Et les jeunes acheteurs ne s'y trompent pas. Le modernisme est désormais un gage de confiance qui rassure.

Hélène Retout