Qantas : le gouvernement ne signera pas de «chèque en blanc»

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Qantas a annoncé le 27 février 2014 une perte nette semestrielle de plus de 200 millions de dollars australiens ainsi que la suppression de 5000 postes. Le gouvernement australien n’a pas prévu d’accorder de fonds à la compagnie en difficulté. Par contre, il envisage de modifier la législation pour permettre aux investisseurs étrangers d’entrer dans le capital du transporteur.

Le gouvernement conservateur campe sur ses positions, il ne donnera pas d’argent aux entreprises en difficultés et Qantas ne fait pas exception. Le Trésorier Joe Hockey – l’équivalent en Australie du ministre des Finances – a déclaré «Nous ne signerons pas de chèque en blanc». Il a ensuite ajouté «Il n’y a pas d’argent dans la banque qui permette d’accorder des largesses à un groupe en particulier».
En revanche, l’Etat souhaite revoir la loi qui limite actuellement l’entrée d’investisseurs étrangers dans l’entreprise australienne. Alan Joyce, le patron de Qantas, avait déjà plusieurs fois réclamé un assouplissement de cette législation qui restreint les possibilités de la compagnie à lever des capitaux. «Nous avons répété que la levée des règles sur la participation étrangère dans le capital, et qui ne s’appliquent qu’à Qantas, est un objectif à long terme important si l’on veut créer un marché du transport aérien libre et équitable en Australie», a indiqué le transporteur dans un communiqué. L’entreprise ajoute «Une action immédiate est nécessaire pour rectifier le déséquilibre qui est autorisé à persister depuis près de deux ans, à savoir la capacité illimitée de Virgin d’accéder à des capitaux étrangers auprès de compagnies aériennes étatiques, ce qui lui permet de financer à perte une guerre des prix contre Qantas». Mais le projet envisagé par le gouvernement fait face à la forte opposition des travaillistes et des Verts. Les élus de ces deux groupes ont peur que cet assouplissement ne conduise à une délocalisation des emplois. La modification de la législation risque ainsi de ne pas passer lors d’un vote au Parlement.