Quand le monde du loisir se rapproche du corporate travel

87

Réuni du 30 au 2 février dernier en congrès à Ténérife, le SNAV (Syndicat National des Agences de Voyage) accueillait Sylvia Pinel, Ministre du tourisme, qui a confirmé que le marché du loisir pesait 26 milliards d’euros en France. Un jour avant, Air France rappelait que 30% de sa clientèle faisait 60% de son chiffre d’affaires. Une information économique déjà évoquée par Alexandre de Juniac le 28 janvier dernier.

Même la SNCF, par la voix de Barbara Dalibard, présente sur cette ile des Canaries, a conforté le poids des professionnels dans le transport ferroviaire. Face à un marché du tourisme en baisse régulière, le Corporate Travel aura donc démontré sa capacité à progresser et prendre des parts de marché importantes dans l’aérien ou l’hôtellerie. Une montée en puissance qui commence à séduire les agences de proximité qui voient dans le marché du voyage d’affaires une piste de développement susceptible de séduire les petites et moyennes entreprises implantées dans les provinces françaises.

Mais au-delà de la volonté, il faut posséder la connaissance et le savoir faire. Le congrès n’est pas rentré dans les détails de cette migration, se bornant à préciser les tendances pour 2013. Plutôt négatives pour le monde du loisir, vous vous en doutez. Peut-on alors travailler avec une agence de quartier (ce n’est pas péjoratif) comme on le ferait avec une TMC ? Incontestablement, et les exemples le prouvent, elles sont de plus en plus efficaces sur ce marché et elles s’adossent généralement à des groupes ou des réseaux rompus au voyage d’affaires et capables de répondre aux appels d’offres les plus sophistiqués. L’exemple d’AS Voyage est frappant tant la coopérative a su se doter d’outils mutualisés comme KDS ou d’un processus de normalisation très attendu par les entreprises.

Bien évidemment, les deux mondes sont différents, mais pas opposés. Ils sont complémentaires et professionnels de la même façon. La présence de BCD Travel, avec Valérie Sasset (la Directrice Générale) et Laurence Segara, la directrice des ventes France, confirme s’il le fallait que les ponts existent et que les réponses des professionnels sont déjà prêtes et affutées. Pour les entreprises, cette accessibilité de proximité peut parfois remplacer le meilleur plateau d’affaires. A l’ère du digital, le voyage complexe supporte aisément le dialogue humain.

Marcel Lévy