Quand un code-share sauve la peau d’un voyageur d’affaires !

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Invité à une conférence à Kiev, un collaborateur de DeplacementsPros.com est parti jeudi dernier pour l’Ukraine. Patatras, la neige s’est mêlée à son déplacement dès vendredi après midi. Tous les vols de et pour Kiev ont été annulés. Malheureusement, notre collaborateur avait un billet UIA (Ukraine international Airlines). Heureusement pour lui, UIA est en code-share avec Air France.

De la neige à Kiev, voilà qui est un classique. Un mètre en quelques heures, c’est plus rare. Et quand des vents violents s’y ajoutent sous forme de blizzard, l’aéroport de Kiev Boryspil ferme. C’est ce qui s’est passé dès l’aube, provoquant l’annulation des vols pour Paris de 6h30, 12h30 et 17h45. Les passagers, conscients de la situation et un poil inquiets, étaient arrivés tôt samedi matin pour prendre des nouvelles. Une erreur, manifestement, mais c’est humain. Et tous, les uns après les autres, se sont fait renvoyer dans leurs foyers. Quels foyers, pour le voyageur d’affaires ? Le comptoir d’UIA est très clair, même en anglais. Je n’y peux rien, je ne sais pas. Je fais comment ? Débrouillez-vous.
Ouf, une lueur d’espoir : les vols de 12h30 et 17h45 sont, comme les autres vols Paris-Kiev, en code-share avec Air France. Coup de chance : ils sont aussi «opérés» par Air France. Et si, dans un premier temps, le numéro 3654 à Paris dit ne rien pouvoir faire, le comptoir et les hôtesses Air France prennent leurs passagers en mains. Navette, hôtels, les passagers sont mis en reprotégés sur des vols le lendemain. Au moins, ils ne passeront pas la nuit sous la neige. Aïe, le soir même un message à l’hôtel annonce l’annulation du vol UIA de 6h30. Sombres perspectives...
Retour à l’aéroport néanmoins, le matin, puisque de toutes façons il faut libérer les chambres. La neige a fini de tomber, le soleil luit. Faiblement, mais il est là. La piste est dégagée, six vols programmés. Pas un pour Paris. Comptoir UIA : désert, pas d’info. Le centre d’appel Air France, consulté à Paris, confirme une réservation sur le vol de… 17h30. On prend, mieux vaut tenir que courir. Le comptoir Air France ouvre, on ne trouve pas le dossier. Rappel à Paris, confirmation au 3654, soufflons. Le site Aéroports de Paris confirme que le vol de 10h est parti. A 12h05, mais il est parti. Dans la foulée, le vol de 12h45 est annoncé à… 15h49. Il n’y a plus qu’à attendre, à Kiev. Croiser les doigts, confirmer au comptoir où les hôtesses d’Air France, les pauvres, seules à faire face, sont littéralement assaillies. Et espérer que les vols partis de Paris puissent embarquer un maximum de passagers. Et aussi que beaucoup aient renoncé : faire entrer les voyageurs de 6 appareils dans 2, cela ne va pas être possible… Allo, Air France, vous avez de la place, lundi ?
Et UIA ? Pas de nouvelles ! Rien. Autant le conseiller aux acheteurs : sur certaines destinations, il vaut mieux acheter un billet Air France. Pour Kiev, c’est même indispensable en cas de problème sur place. Seule certitude, «prendre en compte le client et assurer sa satisfaction» n’est pas une simple formule marketing du Président. Le personnel d’Air France, à Kiev comme à Paris, a démontré son efficacité.
Moralité :
- Air France a sauvé la peau du voyageur d’affaires qui, sinon, zonerait encore.
- Air France devrait faire attention à ses partenaires de code-share. S’ils n’ont pas les mêmes normes, ne sont pas soumis aux mêmes règles légales et pas au niveau, tout lui retombe sur les bras.
- Avoir un correspondant à Paris pour «checker» les vols est indispensable pour le voyageur d’affaires en galère. Pour l’info autant que pour le soutien moral ! C’est la force de la TMC ou de l’acheteur (s’il suit ses voyageurs)
- Même au printemps, vérifiez la météo avant de partir à Kiev….

Annie Fave