Quelles tendances pour le tourisme d’affaires ?

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Réalisée par le réseau québécois Veille en Tourisme, cette synthèse aborde sous un angle un peu décalé pour nous les tendances du Tourisme d'affaires au sens large, incluant voyage d'affaires, Mice et bleisure. Une lecture qui dessine finalement des enjeux très proches des deux côtés de l'Atlantique !

L’Association des professionnels de congrès du Québec estime que les congrès et les évènements ont rapporté plus de 268 millions de dollars en dépenses en 2016. Considérant leur apport important à l’économie et à la notoriété de la destination québécoise, le ministère du Tourisme s’est engagé à doter ce secteur d’une stratégie d’ensemble de mise en valeur. Selon le plan-cadre 2017-2018, plusieurs études devraient bientôt fournir des données stratégiques dans ce domaine. D’ici là, qu’en est-il des grandes tendances ?

La technologie et le numérique au coeur du tourisme d'affaires

Sabre Corporation s’est associé à The Global Business Travel Association pour mener une nouvelle étude à ce sujet. Les résultats démontrent que la technologie est perçue par les voyageurs d’affaires comme un outil pour simplifier l’ensemble de leur parcours et de leur expérience. Selon l’étude, le voyageur est satisfait s’il peut compter sur un accompagnement permanent.

Si cette tendance est aujourd’hui présente, elle continuera à prédominer dans les prochaines années, d’autant plus que tout est désormais à portée de la main du voyageur, grâce à son appareil mobile.

Selon l’étude, plusieurs éléments technologiques se développeront au grand bénéfice des voyageurs d’affaires.

Par exemple, le paiement virtuel deviendra un élément important pour la réservation. Le voyageur ne devrait bientôt plus avoir besoin de sa carte de crédit. De plus, la réalité virtuelle ainsi que la reconnaissance faciale seront bientôt assez développées pour accélérer l’enregistrement, tant à l’aéroport qu’à l’hôtel. Cette personnalisation sera d’autant plus exploitée par l’utilisation et le stockage de données ; une manière de répondre aux attentes du voyageur qui désire être accompagné durant l’ensemble de son parcours.

La numérisation a aussi un impact sur la mobilité du tourisme d’affaires. Il est maintenant possible d’analyser le coût du déplacement dans sa globalité et de comparer plus facilement les offres qui sont regroupées en un seul et même endroit. Les modèles alternatifs sont beaucoup plus présents via les plateformes de gestion des déplacements, forçant ainsi les compagnies traditionnelles à réagir.

L'enjeu de la sécurité

Les voyageurs d’affaires sont également préoccupés par les risques associés aux déplacements en cette période d’incertitude géopolitique mondiale. En 2016, 45 % des touristes d’affaires considéraient le terrorisme comme leur principale inquiétude pendant leur voyage, selon une étude de la Global Business Travel Association. À cet égard, plusieurs entreprises s’informent de plus en plus des mesures de sécurité mises en place dans les lieux visités. Une précédente analyse de Veille en tourisme a fait l’état de cette situation dans le domaine de l’hôtellerie.

Les entreprises technologiques s’adaptent aux besoins grandissants des voyageurs d’affaires en matière de sécurité. Certaines d’entre elles ont ajouté des options de géolocalisation et d’alertes à leurs applications mobiles. Par exemple, les applications MyTrip et TripSource ont une fonction qui permet aux entreprises touristiques d’envoyer des avis à leur clientèle, en cas d’évènements majeurs liés à la sécurité, aux conditions climatiques ou au transport, qui ont une incidence sur le programme du voyage. D’ici la fin 2017, l’agence de voyages d’affaires BCD Travel prévoit ajouter à son application TripSource un bouton de géolocalisation afin que les voyageurs puissent se signaler en sécurité lors d’évènements menaçants.

Si la sécurité semble devenir une préoccupation de plus en plus importante, le tourisme d’affaires ne ralentit pas pour autant. Comme l’explique Guillaume Col, président-directeur général d’American Express Global Business Travel France, BeNelux et Europe Sud, le voyageur d’affaires continuera à se déplacer pour développer son entreprise, malgré l’augmentation des risques et des contraintes.

Joindre l'utile à l'agréable

Le phénomène du bleisure n’est pas nouveau, mais il devient de plus en plus populaire. Selon The Global Business Travel Association, près de 40 % des voyageurs d’affaires nord-américains ont prolongé leur séjour pour des activités d’agrément au cours de l’année 2017. Cette tendance est beaucoup plus présente chez les milléniaux (48 %) que chez les baby-boomers (23 %).

Le bleisure se décline maintenant en de nouveaux concepts. Tout d’abord, le bleasure correspond à la contraction de business (affaire) et pleasure (plaisir). Il vise les jeunes professionnels. Ceux-ci estiment que les voyages d’affaires constituent une partie agréable de leur travail et y prennent plaisir, d’autant plus qu’il s’agit souvent d’une occasion pour eux de découvrir une nouvelle région ou pays. Une autre déclinaison du bleisure convient à ceux qui prolongent leur séjour d’affaires en cherchant à vivre de nouvelles expériences. On parle alors de workventure.

Des plateformes collaboratives pour les lieux de réunion

Plusieurs outils et stratégies sont disponibles pour faciliter et bonifier l’expérience du voyageur d’affaires lors de réunions et de congrès. La diversification des lieux pour tenir des évènements est aussi en pleine expansion afin de répondre à la demande croissante du secteur. Maintes start-ups ont développé des plateformes collaboratives pour faciliter la location de salles, qu’elles soient conventionnelles ou insolites. Par exemple, les entreprises telles que Zipcube, Workspace2go, Bird Office ou Choose and work permettent aux professionnels et aux entreprises de réserver des locaux en ligne.

Le tourisme d’affaires et de congrès est en pleine croissance, tant à l’international qu’au Québec. Avez-vous observé d’autres tendances dans ce secteur ?
L'auteur, Julie Payeur

Diplômée du baccalauréat en sciences historiques et études patrimoniales de l’Université Laval, j’ai découvert ma passion pour le tourisme lorsque j’étais guide-animatrice à Québec. Je me suis alors inscrite à la maîtrise en développement du tourisme à l’ESG-UQAM afin d’en connaitre davantage sur son interrelation avec le patrimoine. Pendant mes études, j’ai notamment pu saisir l’importance de la connaissance stratégique pour l’industrie touristique.

Motivée par le partage et la diffusion des idées, j’ai eu la chance de réaliser divers projets d’interprétation et de médiation culturelle. Toujours à l’affût des nouvelles tendances et voulant aider les gens sur le terrain, j’ai aussi participé à de nombreux projets de développement avec des regroupements associatifs en loisir et dans le milieu muséal.

Nouvelle recrue au Réseau de veille depuis avril 2017, je continue à me passionner pour le tourisme culturel, religieux et patrimonial. Je me préoccupe des impacts du tourisme sur les milieux naturels et urbains ainsi que de l’implication de la population locale dans le développement touristique. J’ai aussi un intérêt marqué pour les enjeux liés à l’accueil, au service à la clientèle et à la gestion du personnel.

« La logique vous conduira d’un point A à un point B, l’imagination et l’audace vous conduiront où vous désirez. » Albert Einstein