Rachat d’Aer Lingus : Ryanair fait le forcing – en vain ? – auprès de l’Europe

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Ryanair veut le feu vert de l’UE pour son OPA sur Aer Lingus. La low-cost a profité de la publication de ses résultats du premier semestre, le 5 novembre 2012, pour présenter les concessions faites pour l’obtenir. Elle a annoncé via un communiqué avoir proposé aux autorités européennes de la concurrence des "remèdes radicaux " aux problèmes potentiels de concurrence soulevés par son projet. Mais selon des députés irlandais et allemands, ce forcing se fait en vain !

Rachat d'Aer Lingus : Ryanair fait le forcing - en vain ? - auprès de l'Europe
Ryanair veut convaincre Bruxelles que son projet de rachat d’Aer Lingus mérite son approbation. Mais selon des députés allemands et Irlandais, les concessions faites par la low cost seraient insuffisantes que ce soit en matière sociale ou commerciale. Pour le Figaro, un communiqué des griefs (document confidentiel rédigé par la Commission et qui fait état de ses craintes et de ses inquiétudes) serait émis rapidement et reprendrait un ensemble de critiques liées à l'exploitation de Ryanair et à divers aspects de ses relations avec les consommateurs. Bruxelles ne veut pas que certaines pratiques de la low cost irlandaise se reproduisent avec Aer Lingus. Ryanair est pourtant à la manoeuvre : «Ryanair a soumis un paquet de remèdes sans précédent, dans le cadre duquel de multiples acquéreurs s'engageraient à ouvrir de nouvelles bases en Irlande et à entrer sur toutes les liaisons Ryanair/Aer Lingus (entre l'Irlande et la Grande-Bretagne) qui ne seraient pas desservies par d'autres concurrents importants», a assuré lundi la low-cost irlandaise dans un communiqué, ajoutant que «Ryanair est déterminée à explorer toutes les options commerciales pour faire face à toutes les inquiétudes que pourrait avoir l'Union européenne en matière de concurrence afin de s'assurer de son approbation». Grâce à ces «remèdes radicaux», la compagnie pense pouvoir maintenant obtenir l’aval de la commission européenne de la concurrence, tout comme le rachat d'Olympic par Aegean. «La consolidation est essentielle pour rendre les compagnies aériennes européennes plus compétitives», explique le patron de Ryanair, Michael O'Leary dans ce document.
La Commission européenne rendra sa décision au plus tard le 6 février 2013. Mais en attendant, la low-cost peut déjà se réjouir de ses résultats du premier semestre publiés le 5 novembre. Elle a enregistré une hausse de ses bénéfices de 10 % grâce, entre autres, à une facture de carburant moins lourde et une augmentation de 6 % des prix des billets pendant cette période. Son chiffre d’affaires a atteint 3,1 milliards d’euros, soit une croissance de 15 % par rapport à la même période l’année dernière. Ces bons chiffres permettent à la compagnie d’augmenter ses prévisions de bénéfices pour son exercice qui se clôturera en mars 2013. Elle estime qu’il sera situé entre 490 et 520 millions d'euros. Elle tablait jusqu'ici sur une fourchette comprise entre 400 et 440 millions d'euros.