Retards SNCF : les voyageurs d’affaires peuvent accuser les voleurs de cuivre

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Câbles électriques, caténaires, voies démontées... Le réseau du rail est devenue une cible privilégiée des délinquants depuis 2005. Avec cette conséquence concrète : 5800 heures de retard cumulé dans la circulation des trains comptabilisées en 2010.

L’Observatoire National de la Délinquance et des Réponses Pénales (ONDRP) a pour la première fois croisé les données des services de police et gendarmerie et celles des principales entreprises concernées : SNCF , Réseau transports d’électricité (RTE) et Electricité réseau distribution France (ERDF). Les chiffres publiés ce 19 juin dans sa note mensuelle sont éloquents : 12 000 vols de métaux ont été recensés en 2010 en France métropolitaine, touchant principalement les grandes entreprises et le domaine de l’Etat. Avec bien souvent des retards considérables pour les utilisateurs du train ou d'EDF, mais aussi des conséquences chiffrées pour les entreprises concernées. Ainsi selon l'ONDRP, 5800 heures de retard ont été cumulées dans la circulation des trains en 2010, en raison de 3350 vols de métaux recensés la même année à la SNCF et RFF. Soit + 181% par rapport à 2009 et un préjudice de l'ordre 30 millions d’euros. Sans compter les mesures de prévention car le phénomène s'est poursuivi en 2011, engageant l'état à prévoir la mise en œuvre d’un plan de sécurisation des voies et lieux de stockage pour 40M d’€ (dont 10M€ pour l’Etat).

La gendarmerie ne reste pas bras ballants devant le phénomène, 1538 auteurs présumés ont été mis en cause pour vols de métaux ou tentatives en 2010 par l’Office central contre la déliquance itinérante (OCLDI). Mais aux délinquants occasionnels se substituent de plus en plus «des bandes organisées spécialisées», constate la note de l’ONDRP. qui souligne que «Nombre de faits sont commis en pleine nature et laissent donc peu de traces. Les produits volés sont revendus à plusieurs ferrailleurs ou fondeurs, souvent après avoir été fractionnés et transformés.» Ainsi, en 2010, moins de 10% des quelque 12000 affaires ont pu être résolues.