Ryanair donne des gages pour garder ses pilotes

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Le directeur chargé des pilotes a donné sa démission chez Ryanair et le directeur général Michael O'Leary, après une lettre d'excuse, propose aux salariés des hausses de salaires afin de les dissuader de partir à la concurrence.

C'est le feuilleton de l'automne, baptisée désormais dans la presse britannique la "crise des annulations", Ryanair étant obligée d'annuler ses vols de l'automne puis jusqu'au printemps, pour cause de défection de ses pilotes. Attirés par les sirènes des compagnies concurrentes, ils choisissent aussi de quitter une ambiance de travail peu épanouissante, selon les confidences qui échappent de plus en plus désormais. Il importe à la compagnie de donner un coup d'arrêt et cette tendance est passée ce week-end par deux décisions chocs : le limogeage du Directeur chargé des pilotes après 30 ans de boîte, et une offre financière de Michel O'Leary aux navigants.

Côté directeur, c'est Michael Hickey, l'un des dirigeants de la compagnie aérienne qui a remis sa démission. Dans l'entreprise depuis près de 30 ans, il occupait le poste de "Chief Operations officer" depuis 2014. Il paie le problème de planification de congés et de planning de travail des pilotes.

Parallèlement, l’entreprise a relayé vendredi sur Twitter l’embauche de "32 nouveaux pilotes"», et surtout le bouillant O'Leary a écrit un courrier aux plus de 4000 pilotes pour s'excuser de la mauvaise gestion des plannings et les assurer de "i[son plus grand respect [...] pour leur capacité de travail, leur compétence et leur professionnalisme]i". Les pilotes, depuis deux semaines, font la grève du zèle. Dans la foulée, il réitère sa proposition de prime exceptionnelle de 12.000 euros pour les commandants de bord et 6.000 euros pour les copilotes, Pour tous ceux qui accepteraient de s'engager à rester dans l'entreprise jusqu'en octobre 2018.

Pour faire bon poids, le directeur général ajoute une augmentation de paie de plusieurs milliers d'euros annuels pour les pilotes sur un certain nombre de bases aéroportuaires, et s'engage à négocier avec les "Comités représentatifs des employés". Ces comités, qui jouent le rôle d'alternative aux syndicats, sont considérés comme les organes ad-hoc pour les conditions de travail. Ce dimanche soir, la British Airline Pilots’ Association répond : "Les pilotes nous ont dit qu'ils ne voulaient pas d'excuses tièdes pour les faire taire. Ils nous disent qu'ils veulent un respect sincère et que leur CER européen soit l'organisme représentatif reconnu par la Direction. Tant que ce ne sera pas le cas, Ryanair aura un problème avec ses pilotes".

Il reste qu'après les annulations en cascade et le départ des pilotes de la compagnie vers des transporteurs concurrents, Ryanair va devoir faire face à une nouvelle difficulté : plusieurs aéroports, victimes de vols supprimés, étudient la possibilité de demander un remboursement d'une partie des aides versées en raison de la non-exécution globale du contrat.