SCARA: «12 mesures pour le transport aérien français»

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Pour le SCARA (Syndicat des Compagnies Aériennes Autonomes), le transport aérien français est en danger. Après une première réunion de présentation, en juin dernier, l’Association veut désormais aller plus loin. En organisant ce 1er septembre un groupe de travail sur la compétitivité du transport aérien présidé par le Député Le Roux, le SCARA se fixe un objectif : imposer 12 mesures indispensables au renouveau des compagnies aériennes françaises.

En juin dernier, la lettre du Scara au Premier Ministre avait eu le mérite de poser le problème : «L’Etat, déjà opérateur aéroportuaire doit prendre en compte des demandes claires et logiques qui vont faire avancer l’activité du transport aérien français». Et pour son auteur, Philippe Dandrieux, Président du SCARA, la conclusion est sans appel «Notre conviction est que le maintien et le développement des compagnies aériennes françaises est une nécessité pour l’économie française». Cette lettre, dont on ne sait si le Gouvernement a accusé réception, voit aujourd’hui son contenu discuté par les membres du groupe de travail qui demandera, sans doute, au Député Le Roux de devenir porte-parole du groupement auprès des politiques.

Concrètement, le SCARA, constitué par Air Austral, Aigle Azur, Air Caraibes, Air Corsica, Air Méditerranée, Air St Pierre, Atlantique Air Assistance, Corsair, XL et Europ Airpost veut faire bouger des sujets sensibles, à savoir :
  • Une réforme surtout financière de l'aviation civile (DGAC). Un vieux projet qui bloqué depuis des années sur le bureau du Ministre des Transports qui n’a jamais compris l’urgence de la demande pourtant évoquée par les contrôleurs aériens. Et le Scara de préciser : La Cour des Comptes s’est penchée de nombreuses fois sur les comptes de la DGAC qui est en situation de déficit structurel».
  • Une meilleure répartition du financement de la taxe de sûreté entre toutes les parties prenantes. On comprend bien cette demande mais le partage des ressources n’est jamais aisé surtout quand l’économie du pays est en crise.
  • S’attaquer au dumping social dans le transport aérien. Notons que sur ce sujet, les derniers jugements donnent raison au SCARA.
  • Rendre les droits des passagers plus lisibles et plus équitables. C’est la base même du projet de la Commission Européenne qui a bien compris l’intérêt de préserver le consommateur ! Mais au-delà, la compagnie aérienne est souvent considérée comme coupable de tous les maux du transport, y compris des éruptions volcaniques.
  • Élargir l'assiette de la taxe de solidarité ou « taxe Chirac » à tous les modes de transport. Une vision qui a peu de chance d’être perçue par les autorités.
  • Instaurer une autorité indépendante pour réguler les redevances aéroportuaires. Vieux projet là aussi, toujours refusé par les Gouvernements de droite comme de gauche. On ne mord pas la main qui alimente les caisses publiques.
  • Adapter la politique actionnariale de l'Etat qui détient : 50,6% du capital d’Aéroport de Paris,60 % du capital d’Aéroports de la Côte d’Azur, 60 % du capital d’Aéroports de Lyon, 60 % du capital d’Aéroport Toulouse Blagnac, 60 % du capital d’Aéroport de Bordeaux Mérignac et 60 % du capital d’Aéroport de Montpellier Méditerranée
  • Investir dans une desserte ferroviaire de l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle efficace grâce à la cession de 20% des parts sociales que détient l'Etat dans le capital d'ADP (environ 1,4milliards d'euros). Sujet épineux et sensible.
A l’évidence, le SCARA veut devenir une autorité écoutée dans l’univers du transport aérien tout en évitant le trop classique « chantage à l’emploi ». L’Association reste sobre et technique. Des faits et que des faits. Reste à savoir si les autorités répondront favorablement à quelques-unes de ses demandes.

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