SFR et Bouygues mutualisent leurs antennes

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Pour limiter les investissements et mieux lutter contre les coups de boutoir de Free sur les offres de téléphonie mobile, SFR et Bouygues ont décidé de mutualiser leurs antennes, ce qui leur permettra de couvrir ensemble 80% de l’Hexagone. Pour l'heure, il ne devrait pas y avoir d'autre rapprochement.

L’idée était en discussions depuis juillet 2012, l’accord a été signé vendredi 31 janvier et présenté dans le détail ce lundi 3 février : c’est un véritable accord stratégique que Bouygues et SFR ont dévoilé, leur permettant de couvrir 57% de la population, ce qui correspond à 80 % du territoire français. Pour le reste les deux opérateurs conservent leurs propres antennes sur les 32 plus grosses agglomérations du pays (celles de plus de 200 000 habitants) et contribuent à l’accord sur les « zones blanches », mal couvertes par le réseau mais sur lesquelles tous les opérateurs se prêtent assistance.
Sur leur partie mutualisée, SFR et Bouygues vont créer une société commune pour gérer les sites communs. Le démontage de certaines antennes devenues redondantes (7000 tout de même, à démonter d’ici 2017) et le déploiement de matériels en commun devrait leur permettre de générer 300 millions d’euros d’économies par an, essentiellement dans les coûts d’entretien. Pas question en revanche de mutualiser les fréquences et les deux opérateurs n’ont pas l’intention d’aller plus loin dans leur rapprochement. C’est en tous cas ce qu’ils affirment aujourd’hui fermement : «chaque opérateur conservera une capacité d'innovation autonome ainsi qu'une indépendance commerciale et tarifaire totale, et continuera de proposer des services différenciés grâce à la maîtrise de son coeur de réseau et de ses fréquences». Il reste qu’on peut toujours se demander s’il y a vraiment besoin de 4 opérateurs au moins pour 66 millions d’habitants.