SNCF : après la rébellion (un millier de plaintes en cours), l’augmentation est engagée !

71

Alors que le ras le bol des usagers s'amplifie, au point qu'une grève nationale des paiements est envisagées par des associations de voyageurs pour le mois de mars prochain, la SNCF voit sa demande d'augmentation tarifaire acceptée. Provocation ? Pas du tout. La compagnie a besoin de cet argent supplémentaire pour améliorer le réseau et s'engager dans un vaste plan de rénovation. Pour autant, la pilule passe mal.

SNCF : après la rébellion (un millier de plaintes en cours), l'augmentation est engagée !
Sagesse de la Ministre des transports ou démagogie pré-électorale ? Toujours est-il que les 5% de hausse demandés par la SNCF ne passent pas. "Pas possible", déclare Nathalie Kosciusko-Morizet. "On sera plus proche des 2 à 3 %". Une augmentation raisonnable qui fait cependant bondir les voyageurs : "On nous bassine les oreilles avec la protection de l'environnement et les transports publics et quand on veut les utiliser, c'est la catastrophe", explique Jean Mourier, voyageur régulier de la ligne Orléans/Paris. Pour Jean Claude Delarue, le président de la Fédération des usagers des transports et des services publics, cité par France Soir, "Ce n'est vraiment pas le moment d'augmenter les tarifs alors que la qualité du service dégringole. Depuis des années on sait que les lignes de banlieues sont en mauvais état mais pour la première fois, c'est le TGV qui est touché. Le TGV, c'est quand même le fleuron de la SNCF, le produit qu'elle exporte, le produit avec lequel elle fait de l'argent". Réactions identiques pour les passagers du Tours/paris qui mènent le combat contre la SNCF "Avec 42 heures de retard en 2010 soit 5 jours de travail, on se demande où sont les améliorations et comment cette augmentation va changer la réalité des faits vécus sur le terrain" explique un chef d'entreprise habitué de la ligne. David Metaxas, l'avocat lyonnais que nous avions rencontré en novembre dernier, fait aujourd'hui état de plus d'un millier de plaintes individuelles contre la SNCF, "Et ce chiffre devrait très fortement augmenter" explique t-il. Parmi les dossiers en cours : un jeune homme qui a manqué un concours administratif à cause d’une annulation de son TER entre Lyon et Ambérieu ou une jeune femme qui a perdu son emploi à cause de retards fréquents sur cette ligne. Pourtant, Guillaume Pépy ne ménage pas ses efforts pour éteindre les incendies : visite à Marseille pour un contrat qualité, rencontres avec les associations... Sans oublier les syndicats qui pourraient rapidement entrer dans la danse pour appuyer là ou ça fait mal.