SNCF : la grève va se faire sentir au-delà des deux jours

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En interne, à la Direction de la SNCF, la grève tournante inquiète. La désorganisation qu’entraine les deux jours sans train va se faire sentir à la reprise. En clair, le trafic ne reprendra pas normalement ce jeudi et des perturbations risquent de se faire sentir jusqu’à la reprise du mouvement, dès ce dimanche 8 avril.

Notre chroniqueur Pat nous l'avait écrit, les faits le confirment. Première conséquence immédiate du mouvement, les réservations entre les grèves sont complexes et les trains programmés ne sont pas certains de rouler. La SNCF reconnaît que la situation va se complexifier d’ici deux ou trois semaines. Au-delà du manque à gagner que va entrainer la grève, la SNCF s’inquiète de l’image de l’entreprise chez les clients… Et plus particulièrement au sein de la clientèle pro, celle qui, aujourd’hui, paye ses billets au prix le plus élevé et qui pourrait être tentée par de nouveaux moyens de déplacements professionnels en France. L’avion, depuis ce 3 avril, a repris du poil de la bête pour le court-courrier.

Au gouvernement, on attend ! On ne sait pas très bien quoi, mais on attend. Dans les cartons de la Ministre des transports, diverses mesures susceptibles de calmer les cheminots ou, au contraire, de freiner les effets de la grève avec un texte, plutôt une ordonnance, qui viendrait s’attaquer aux effets de la grève. D'ores et déjà la bataille fait rage sur le non-paiement des jours intermédiaire travaillés. "Une décision qui risquerait bien de mettre le feu aux poudres", selon les syndicats qui constatent que la grogne dépasse le cadre de la SNCF.

De leur côté, les députés macronistes reprochent à la CGT de mettre de l’huile sur le feu en appelant à des mouvements sociaux simultanés dans les entreprises publiques ou para-publiques. On le voit, la situation est loin d’être stabilisée et l’optimisme ne semble pas de mise aujourd’hui pour les voyageurs d’affaires qui auront besoin de se déplacer ces prochaines semaines. Parmi les solutions mises en place par les entreprises, le covoiturage semble reprendre du poil de la bête, quitte à investir dans une nuit d’hôtel pour être sur place dès le lendemain matin.