SNCF : les grévistes déçus par le dernier conflit cachent mal leur colère.

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Pas contents les quelque 5000 grévistes qui viennent de cesser le travail pendant 15 jours. Déçus par les résultats et la cacophonie syndicale, ils sont nombreux à se sentir floués par un conflit qui tenait plus de la "bataille des chefs" que de la revendication de terrain.

"Quinze jours de salaire perdus pour aucun résultat" voilà la principale critique formulée par la base qui se plaint d'un conflit "flou et mal perçu par les français". Mais le coupable, montré du doigt, c'est Didier le Reste, secrétaire Général de la CGT cheminots. Son conflit personnel avec Guillaume Pepy, le patron de la SNCF, ses combats perdus avec Sud Rail et la volonté de laisser avant la fin de son mandant une empreinte "ouvrière forte" sont, sans aucun doute, les moteurs de cette action qui s'est soldée par "une simple table ronde des négociations". Autant dire rien. L'homme quittera ses fonctions fin 2010 en laissant une piètre image de son dernier combat. Perdu par KO ! Pour autant le jusqu'auboutisme de Sud Rail est également stigmatisé. "Manque de réalisme, de conscience professionnelle, de visibilité à court terme", les critiques ne manquent pas. Aujourd'hui, rares sont ceux qui font le pari d'une prochaine séance de négociation réussie. On susurre dans les couloirs de la SNCF que Pepy aurait gagné ses galons de négociateurs et de patrons. Encore faut-il qu'il relance le dialogue social. Sa capacité à discuter et à écouter sera la clé des prochains mois. Nul doute que ce patron, atypique et courageux, a déjà bien compris l'enjeu de cette démarche.