SNCF : les syndicats veulent bousculer la direction

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Fini, semble t-il le temps du consensus. Pour les syndicats de la SNCF il faut reprendre la bataille sociale pour offrir aux cheminots de meilleures conditions de travail et de salaires. La refonte du rail, engagée par Guillaume Pepy, semble avoir atteint ses limites.

Pour les grandes centrales, il est temps de faire pression pour renouer un dialogue social qui ne s'est jamais rompu mais qui est plutôt léthargique ces derniers mois. Officiellement, l'époque est à la réflexion et la grève annoncée du mercredi 24 octobre à 18 heures au vendredi 26 octobre à huit heures, ne serait que le reflet du refus de toutes les demandes syndicales formulées depuis des semaines. Pour Sud Rail, l’emploi est prioritaire. Le recrutement de 5 300 cheminots, alors que 6 900 d'entre eux devraient quitter l’entreprise cette année, ne devrait pas permettre de maintenir les effectifs en 2012, et ce contrairement aux annonces de la Direction. Autre point d'achoppement, la négociation salariale. Loin d'être fermée, elle est comme de coutume "le préalable essentiel à tout dialogue". Un discours connu mais qui n'est pas, pour l'instant, la demande la plus importante. Ce qui coince : la réforme du système ferroviaire. trop floue pour rassurer, trop large pour s'intéresser aux problèmes réels des cheminots. Tous les syndicats exigent une "nouvelle feuille de route". Pour un délégué CGT, "La SNCF s'engage lentement sur les rails de la privatisation et des investissements européens". Beaucoup sont persuadés que le modèle allemand, et la gestion privée de certaines lignes, devrait servir de stratégie de développement à la SNCF. Procès d'intention ? Toujours est-il que face à la concurrence ferroviaire européenne, la SNCF est resté dans le flou. Grève coup de semonce ou simple réveil syndical pour réveiller les troupes ? Réponse le 25 octobre prochain. A cette heure, et selon des sources à la direction, le mouvement ne l'effraie pas. A moins que, très remonté, le personnel ne prépare une surprise à sa direction.

Marcel Lévy