SNCF : nouvelles grèves en vue ?

64

Exaspérés, les cheminots qui se disent aujourd'hui "victimes d'attaques répétées et injustes des usagers et de la direction de la SNCF". Pour beaucoup de syndicalistes, les déclarations de Guillaume Pépy sont "choquantes" car elles balayent les observations sécuritaires que font quotidiennement les cheminots. Un ras le bol qui pourrait se traduire par des mouvements sociaux au premier trimestre 2011.

SNCF : nouvelles grèves en vue ?
Si, officiellement, aucun mouvement de grève n'est encore décidé à ce jour, les syndicalistes de Sud Rail travaillent à une réponse musclée aux propos de leur Président. Première étape, la bataille des communiqués est engagée. Dimanche 9 janvier, Sud Rail ouvre le feu et précise "Les nombreux incidents de ces dernières semaines ont montré à quel point le système ferroviaire français est fragilisé. L’éclatement de l’entreprise publique SNCF ne cesse de s’accentuer depuis la création de RFF. L’organisation mise en place aboutit à des mises en concurrence absurdes, à des surcoûts bureaucratiques, à … une désorganisation du système ferroviaire ! Les dizaines de milliers d’emplois supprimés ne permettent plus d’assurer un service normal et rendent le moindre incident quasiment irrattrapable. Les dirigeants de la SNCF se soucient plus de savoir quelle entreprise routière étrangère ils vont acheter que du nombre de trains supprimés, en retard, défectueux, …Les syndicats de cheminots, dont SUD-Rail, luttent contre cette dérive. SUD-Rail mènent régulièrement des actions communes avec des associations d’usagers".

Une sortie que le syndicat justifie en démontrant que les affirmations qu'ils formulent reposent sur des faits vérifiés. Et pour appuyer ces propos, plusieurs voix se font aujourd'hui entendre pour une grève du zèle nationale début février qui permettrait, via une vaste opération de rencontres avec le public dans les gares, de montrer l'attachement des cheminots français à leur entreprise nationale. Toujours dans le communiqué cité, Sud Rail poursuit "Guillaume Pépy pourrait utiliser ses sorties médiatiques pour dire la vérité, expliquer que la situation du système ferroviaire français devient vraiment dangereuse, et exiger des moyens pour le service public ferroviaire. Mais cela fâcherait le gouvernement ! Alors, Guillaume Pépy préfère la démagogie anti-syndicale et dénonce SUD-Rail à la vindicte populaire".