SNCF : une réforme « Epic » présentée aujourd’hui

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C'est aujourd'hui, le 29 mai, que Frédéric Cuvillier présentera en Conseil des Ministres son projet de réforme du ferroviaire. Sans surprise, en s'appuyant sur les rapports de Guillaume Pepy (SNCF) et Jacques Rapoport (RFF), il devrait demander la validation d'une idée déjà acquise : donner à la SNCF tout le pouvoir ferroviaire via trois établissements publics, dont deux Epic. Des transformations qui inquiètent les syndicats. Pour eux "rien n'est très clair dans ce projet".

Cette nouvelle construction est le pire schéma pour les syndicats qui expliquent que ce "diviser pour mieux régner" débouchera sur des conflits sociaux et une "forte incompréhension de la grande famille des cheminots face à une organisation épique". Et pour contester ce projet, ils viennent de déposer un préavis de grève pour le 13 juin. Un mouvement qui pourrait durer, à en croire la forte grogne en interne. Selon le Figaro, si la SNCF reste globalement sous son statut actuel, c'est la création de SNCF Mobilité et de SNCF réseaux qui sont à préciser. Quels financements pour rattraper la dette actuelle de RFF et quels moyens pour poursuivre la modernisation du réseau ? A ces deux questions, la réponse de l'état est simple : deux budgets pour chacun des EPIC et deux directeurs en charge de faire avancer les missions qui leur sont confiées. Pour financer le tout, la SNCF pourrait demander à l'état d'accorder une hausse exceptionnelle des billets de train. Une idée, rejetée en interne par le Ministre des transports, qui ne veut pas se mettre les usagers à dos. Alors comment sera financée l'opération ?
Il reste aussi à passer les fourches caudines de Bruxelles qui va étudier très attentivement le financement de cette structure intégrée. Pour le voyageur, pas de risque de changement dans l'immédiat. Seule certitude avancée par les syndicats "pour faire face aux investissements, il faudra fermer des lignes et optimiser le transport ferroviaire". Un programme qui devrait faire grincer des dents dans les régions. La réforme s'annonce donc un peu... épique.

Pierre Barre