SNCF : verra-t-on poindre un train à deux niveaux ?

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Il faut prendre avec des pincettes les rumeurs qui circulent depuis quelques jours dans les TMC chez certains gros clients. Selon des infos en provenance (parait-il) de quelques proches de la SNCF, le ferroviaire français pourrait être rapidement divisé en deux marchés forts : le professionnel et le grand public. A priori, rien de bien nouveau dans cette information. Rien, sauf peut-être les tarifs...Ce qui finalement, n'est pas rien. Conséquence : les billets pros augmenteront sans doute rapidement alors que des trains low cost viendraient prendre place dans la grille tarifaire.

Je ne veux pas accorder plus d'importance à cette rumeur même si elle peut, dans tous les cas, inspirer quelques réflexions. La première, c'est l'image du qualificatif "pro" associé à certains services proposés par la SNCF. Que pourra-t-on y mettre de plus ces prochains mois. Le Wifi ? On sait que le projet est remisé dans les cartons en raison du coût des équipements. Un meilleur équipement ? L'espace première et les offres associées existent et sont déjà, en terme de coûts, bien supérieures à l'offre ID'TGV. Et pour cause, elles permettent un service bien différent. Par ailleurs la différence tarifaire est déjà une réalité selon l'heure de départ, et de retour, du TGV. Les prix pour les voyages d'un jour sont sensiblement plus élevés que pour le voyage d'agrément généralement planifié sur 48 heures et plus. A l'image de l'aérien, et comme le fait depuis des années le yield ferroviaire, la SNCF se doit d'améliorer ses résultats pour faire face aux hausses des redevances dues à RFF. Mieux, elle sait désormais que l'avion n'est plus directement son premier concurrent. En plaçant, d'ici dix ans, la plupart des grandes villes de France à 3 heures ou 4 heures en moyenne de la capitale (même si Paris n'est pas la France), la SNCF aura balayé la concurrence de proximité. C'est sans doute ce qui explique cette tentation de revoir dès aujourd'hui son organisation. Et sans doute ce qui donne de la crédibilité à ces bruits de fond.

Marcel Lévy