SNPL: quelques mesurettes pour un «caca nerveux»

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Voilà donc le psychodrame de la grève des pilotes terminé. On aurait pu croire que la menace de 27 jours de « guérilla sociale »allait permettre des avancées spectaculaires pour les pilotes ! Las, rien de tout cela. Dans le bras de fer entre les compagnies françaises et le SNPL, chacun a fait trembler la poudre…montré ses muscles et reculé! Air France était prête à annuler 50% de ses vols. Du blabla de tous les côtés.

Au final, le SNPL a obtenu des queues de cerises ! Dans un long communiqué de victoire, le SNPL n’aura obtenu que des promesses et des commissions de travail. Les deux symboles d’un enterrement de première classe. Mais ne nous trompons pas, le Syndicats des Pilotes de Ligne, quoi qu’il en pense, n’était pas suivi dans le mouvement. Certes, il y aurait bien eu quelques mouvements d’humeur. Sans plus. Selon nos sources, plus de 80% des pilotes trouvaient que le mouvement ne tenait pas la route !

Mais qu’obtiennent donc les représentants des pilotes. Ils l’écrivent eux même, citations :

Le Ministre du Travail s'est engagé :
- A lancer une enquête de représentativité avant fin mai.
- A publier l’Arrêté listant les organisations syndicales représentatives du PNT avant fin juillet.
- A créer une Convention Collective Nationale de branche pour les pilotes de ligne ».

Concernant le sujet des taxes et charges qui pénalisent le transport aérien français, le SNPL obtient un groupe de travail, sous l’égide d’un parlementaire. Le calendrier imposé à ce groupe de travail pour la remise de ses conclusions devra être compatible avec une introduction des mesures retenues dans le Projet de Loi de Finances pour 2015, c'est-à-dire avant la fin octobre 2014. Notons que cette solution sera impossible à tenir car le budget 2015 est déjà quasiment bouclé en fonction du pacte de responsabilité du Gouvernement.

Concernant les modifications à la loi Diard, le secrétaire d'État aux transports a publiquement fait le constat que le remplacement de salariés grévistes par des salariés basés hors de France ne devait pas être « utilisé par les compagnies aériennes pour contourner le droit de grève » et qu’il « inviterait toutes les compagnies aériennes à le rencontrer pour que des engagements de bonne conduite soient pris pour que la loi ne soit pas contournée ». Une sorte de « pan sur les doigts »… Et après?

Frédéric Cuvillier, le Ministre des Transports, va confirmer par courrier que le remplacement des salariés grévistes par des salariés basés hors de France « détourne une législation protectrice des droits des salariés (droit de grève) par des réorganisations abusives des équipages ».

Autant le dire, beaucoup de mots pour peu d’actions concrètes. Bien sûr, le SNPL pourra revenir dans quelques mois à la charge, mais à force de crier au loup, les adhérents risquent de ne plus suivre. Belle victoire pour le transport aérien français.

Marcel Lévy