Savoir rester un voyageur d’affaires débranché ?

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Le numérique au travail a un impact positif, sauf sur le stress et la vie privée ! C’est ce qu’affirme un sondage réalisé par l’institut CSA. Avec les voyageurs d’affaires, on est en plein dedans. Pratique, le mobile, mais quelle pression !

Le sondage tout d’abord, réalisé pour Orange/Terrafemina. Le numérique est qualifié de positif sur la rapidité du travail effectué (pour 71% des sondés), sur la qualité du travail (61%) ou encore sur la relation avec les clients, usagers ou administré (60%) et la créativité et la capacité d'innovation (58%). Il est en revanche jugé négatif pour la concentration des salariés (36%), l'équilibre entre vie privée et professionnelle (40%) ou encore le niveau de stress au travail (42%).

C’est tout un paradoxe. Les outils mobiles, censés nous aider, nous servir, nous faciliter la vie pour tout dire, sont devenus nos maîtres et nous, leurs esclaves. Un fil à la patte qui nous entortille voire nous étrangle si nous n’y faisons pas attention, façon boa constrictor. On comprend mieux pourquoi, dans ce contexte, les voyageurs d’affaires appréhendent de voir leur nouveau pire ennemi monter à bord des avions. Certes, le wifi permettrait de régler quelques mails et d’expédier des affaires courantes. Mais c’est aussi pour beaucoup la fin d’un temps béni, celui d’un espace réservé pendant lequel il est possible de respirer sans contrainte ni pression, on en a déjà parlé ici.

On n’a que les pressions que l’on se donne. C’est tellement vrai qu’une enseignante australienne a pris un pari fou auprès de ses ados. Elle leur a imposé de couper tout écran de la maison pendant 6 mois, expérience destinée à démontrer à chacun que l’outil devait rester à sa place. Et en observatrice aguerrie, elle en a tiré (au stylo !) un livre réjouissant qui vient de paraître et démontre à chacun qu’il y a de la vie après la télé, l’ordinateur, l’iPad, la console ou le portable. Une conclusion attendue, mais les remarques le sont moins. Et si le voyageur d’affaires peut difficilement se passer de ses outils de travail - destinés, rappelons-le une nouvelle fois, à l’assister dans son travail - il y a sûrement quelques idées à retirer de ce débranchement collectif. Par exemple ne pas se laisser interrompre systématiquement par le portable ou le mail, décider de rester concentrer sur sa tâche pour éviter la fatigue liée au multi tâches, ou encore établir des relations personnelles directes avec ses interlocuteurs. On essaie ?

Annie Fave

PS : Le livre : «Pause», de Susan Maushart, traduit de l'anglais (États-Unis) par Pierre Reignier, NiL, 366 p., 20 €.