Shanghai en ligne directe avec China Eastern

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L’image des compagnies aériennes chinoises a bien évolué en cinq ans. Finis les services spartiates et désordonnés, les équipages peu sensibles aux attentes des clients… Aujourd’hui, fortes d’un savoir-faire inspiré des compagnies du Golfe, elles se sont mises au diapason des besoins. China Eastern n’échappe pas à cette évolution. Et disons-le, le service est bon même si, à l’évidence, la formation du personnel chinois doit intégrer encore plus la culture internationale.

Installée en France depuis 1998, China Eastern est devenue la compagnie de référence vers Shanghai. Pas moins de 110 000 passagers au départ de Paris entre janvier et novembre 2013 avec un taux moyen d’occupation élevé, entre 72 et 84 %. Et les chiffres présentés par la compagnie sont éloquents : 430 avions de taille diverses et d'un âge moyen inférieur à 7 ans et 620 000 vols en 2012 (sans doute 789 000 en 2013). Elle se classe parmi les 10 premières compagnies au monde en termes de volume de passagers avec un total de 80 000 000 en 2012.

Avec Shanghai comme hub principal, China Eastern dessert 192 pays dans le monde avec un total de 1 000 villes et dessert un grand nombre de destinations en Chine. Membre de Skyteam, elle se partage la destination avec Air France qui a fait de cet axe un point de développement stratégique avec 13 vols par semaine. Depuis 2013, les deux compagnies ont créé une joint-venture pour une meilleure couverture de la Chine du Sud. Particularité de cet accord, pas de « blocs sièges « attribués par compagnie mais une répartition intelligente des passagers. Petite précision, les miles accumulés sur Eastern Miles sont également utilisables sur l’ensemble du réseau Skyteam, y compris Air France.

Avec 2 vols quotidiens, la compagnie offre diverses opportunités horaires pour rejoindre Shanghai. Le vol de 12h25 arrive à 7 heures le matin et celui de 20h20 débarque au début d’après-midi pour se préparer à ses prochaines journées de travail. En France, près de 80 entreprises disposent de contrats négociés avec la compagnie chinoise qui précise que «l’accessibilité à ces tarifs privilégiés se fait à partir d’un volume assez faible». Une négociation au «cas par cas» en fonction des évolutions potentielles de l’entreprise sur Shanghai et les destinations desservies en Chine ou dans la région.

A Paris, China Eastern part de Roissy CDG, terminal 2E. Un espace réservé aux voyageurs «business», dont le service est assuré par du personnel d’Air France, permet de s’enregistrer très rapidement avant d’accéder, via le petit train, au salon dédié. Grâce au pass «Prioritaire», le passage des formalités est rapide. Plusieurs banques de contrôle permettent un check des bagages en moins de 8 minutes. Plutôt agréable pour qui connaît l’accès N°1 du terminal 1 de CDG. Petit souci le jour de notre départ : Shanghai a fermé son aéroport en raison d’un important brouillard de pollution. Le décollage prévu à 12h20 n’aura lieu qu’à 18h05. Notons que le salon d’Air France, parfaitement bien conçu, permet de travailler pendant l’attente. Un mal pour un bien. D’autant que ce salon propose un grand nombre de services et dispose d’un espace «presse» particulièrement bien fourni. Idem côté restauration… China Eastern assure une information liée au retard retardé de l’appareil. Impossible de manquer son avion.

Le vol aller

Les formalités d’embarquement sont tout aussi rapides. Le passage du salon à l’arrivée dans l’avion se fera en 12 minutes. Bref, pour un voyageur d’affaires pressé, la partie formalités est aisée. Un très bon point. À bord, 30 sièges « business », totalement repensés en 2012 avec un « full flat bed » et doté d’un grand écran pour le divertissement à bord. Le premier sentiment est positif. La notion d’espace disponible pour le voyageur est forte avec un pitch de près de 2 mètres. La largeur du siège est elle aussi acceptable : 53 cm.

Compte tenu du retard, seuls 6 passagers sont à bord, les autres ont préféré leur transfert sur le vol d’Air France qui partait vers 13h30. C'est toute la souplesse de l'accord entre les deux compagnies. Des petits détails viennent faciliter l’installation à bord. Un espace «chaussures» et petit sac sont à portée de main, face au siège. Idem pour l’espace «lunettes» et «tablettes», qui permet de s’endormir sans chercher ses lunettes (ou son téléphone) au réveil. Côté trousse, China Eastern fait le choix d’une marque prestigieuse «Salvadore Ferragamo» où rien ne manque, y compris un peigne pour l’arrivée. Petit détail qui a son importance : un pyjama de coton noir est remis avant le décollage pour se mettre à l’aise pendant le vol. Nous l’avons testé et il faut dire qu’il est agréable à porter et rend le vol plus confortable.

Comme pour chaque vol, les 30 premières minutes sont consacrées aux différents messages de sécurité ou commerciaux. La traditionnelle «bienvenue» du commandant de bord donne la durée de vol : 11h35 et confirme la pollution locale. Notons qu’aucune information sur les précautions à prendre n’est donnée. Sans doute que la législation chinoise ne permet pas ce type de «publicité» peu agréable pour le pays. La suite du vol est classique. L’heure de l’apéritif donne lieu à un petit cafouillage qui se poursuivra pendant tout le repas. Les plats choisis sur le menu sont bousculés par les hôtesses qui se trompent dans les plats, annoncent des viandes manquantes et en servent deux rangs plus loin ! Sourire des Français quand le fromage arrive après les fruits (tradition très britannique) et que le service du pain, très éloigné des habitudes chinoises, se fait dans le désordre le plus total. Côté boissons, la carte des vins est plutôt riche et les choix judicieux. Vins du bordelais, de la vallée du Rhône ou du Languedoc Roussillon cohabitent avec des Australiens et des Californiens. Un vaste choix d’apéritifs et de «liquors» sont également disponible (Chivas, Coganc, Martell….).

Pour expliquer ce décalage au niveau du service, nous constatons que l’équipage comprend assez mal l’anglais ce qui explique sans doute la confusion entre les plats. Précisons de suite que le service au retour sera impeccable. Sans doute avons-nous eu, à l’aller, un équipage qui sortait de formation. À l’exception de cette séquence pour le moins originale, le reste du vol se fera sans aucun bug… Jusqu’au petit déjeuner. Les bouteilles d’eau arrivent très vite avec la période calme qui se met en place pour permettre de dormir et de mieux encaisser les 7 heures de décalage horaire. Un coin «snack» accessible pendant le vol proposera des fruits, des « noodle » et autres gourmandises sucrés dont raffolent les chinois. Deux heures avant l’atterrissage, une collation, façon en-cas, est proposée. Là aussi la confusion est de mise. De nouveaux des erreurs dans les plats demandés mais un service de thé et de café parfait. Pardonnons à ces hôtesses charmantes et timides qui ont fait leur maximum pour satisfaire les passagers.

D’autant que le programme de divertissement à bord est riche. Des dernières nouveautés (en plusieurs langues) aux grands classiques du cinéma mondial, chinois, indien et même oriental. Côté musique, là aussi le choix est bon. L’écran d’une parfaite lisibilité est agréable d’autant qu’il propose une version 3G de la géolocalisation de l’appareil. Assez bluffant. Une prise USB sur le côté permet de recharger son portable ou sa tablette. Pas de wifi à bord. Le projet d’équiper les Airbus a été décidé mais il faudra attendre entre deux et trois ans pour qu’il devienne réalité.

Notons que la couette et le pyjama offerts à l'arrivée en cabine font un tabac chez les passagers. La nuit a été plus que bonne et confortable !

Sur ce vol, ni turbulences ni autres incidents ne sont venus troubler le voyage. Un atterrissage parfait, tout en douceur, démontre la bonne maitrise du Commandant de bord et de son équipage. Un peu moins de 14 minutes de roulage pour arriver à la porte de débarquement. Un très bon point pour le passage de l’immigration. Le contrôle des visas demandera moins de 12 minutes. Il est vrai que notre horaire d’arrivée, inhabituel, et notre sortie prioritaire de la classe business facilitent l’ensemble. L’aéroport est moderne, bien conçu et l’accès aux moyens de transport vers Shanghai clairement indiqués en Anglais. Pas de risque de se perdre. Selon la circulation, il faut compter entre 35 et 55 minutes de trajet selon le lieu où l’on se rend dans Shanghai.

Comme promis, le brouillard de pollution reste dense. La piste n’a été aperçue qu’au moment où l’avion se posait. On retrouve un ciel plombé, jaunâtre et une population équipée d’un masque de protection. Il faudra attendre 48 heures pour que le soleil perce au travers des nuages pour donner un peu de couleur à la célèbre skyline (et sa tour de la télévision) que les touristes viennent photographier du Bund.

Un vol retour parfait

Départ annoncé, et tenu, à 23h25. Pour attendre, un salon de piètre qualité à l’aéroport. Banal, sans décoration et d’une tristesse inouïe, il propose quelques boissons et snacks posés sur une table type snack. C’est un point faible quand on sait le soin apporté au salon de départ à Paris. Sans doute à retravailler car nous sommes là dans le minimum que peut offrir une compagnie chinoise qui n’a pas encore perçu que le vol commence au sol.

Encore une fois, l’embarquement est rapide. Parfait. Nous retrouvons l’A330-200 de l’aller avec un équipage aussi accueillant que le premier mais rompu à l’exercice. Disons-le de suite : l’ensemble des prestations du vol retour seront impeccables que ce soit en termes de boissons, de repas ou de petit déjeuner avant l’arrivée à Paris, prévue vers 6 heures. Deux menus sont à disposition. L’un, d’inspiration chinoise, propose pour débuter un assortiment de canapé au Saumon sur un lit de mascarpone. La soupe chinoise n’est pas oubliée avant un choix de plats principaux allant du porc chinois au poulet sauté. Ce dernier se révèle goûteux et très réussi. L’autre menu se veut d’inspiration internationale et le choix du plat principal est donc différent. Filet de bœuf grillé sur un lit de champignons accompagné d’un gratin dauphinois ou Cabillaud rôti accompagné de pâtes linguines et d’une ratatouille d’aubergines. Fromage, gâteaux et glaces complètent une assiette de fruits. Avec une cabine business quasiment pleine, le service est rapide pour préserver le temps de sommeil. Pas d’attente pour le pain ou les boissons. Notons que le snack est un peu plus riche qu’à l’aller, sans doute que les petits creux dans la nuit sont plus nombreux. Même qualité de choix pour le petit déjeuner, là aussi en deux versions : chinois ou européen. L’omelette choisie est goûteuse, parfaitement assaisonnée.

Autant le dire, je reprendrais avec plaisir ce vol, globalement qualitatif et agréable. A l’exception de l’embrouillamini culinaire à l’aller, tout est fait pour que le passager puisse se reposer, travailler ou dormir sans aucune pression du personnel.

Pourquoi conseiller cette compagnie à vos voyageurs d'affaires :
- Un vol direct aux horaires bien adaptés compte tenu du décalage et de la durée du vol
- un service rapide pour les repas et des plats plutôt réussis
- le salon d'AF au départ de Paris
- Une offre de divertissement assez complète
- Un siège d'un espacement plus que convenable
- Une couette et un pyjama pour passer une bonne nuit

Les points forts
- Un prix agressif (2800 € l’A/R, tarif affiché)
- Un sens de l’accueil agréable
- Un siège qui offre une place importante aux passagers
- Un bon programme de divertissement
- Une cuisine chinoise réussie

Les points faibles
- Un équipage peu anglophone
- Une lenteur de service pour le repas à l’aller
- Une confusion dans le service « aller »

Test réalisé par Marcel Lévy le 8 décembre 2013

Un coup d’œil sur l’aéroport Shanghai Pudong

Installé à une trentaine de Km du centre cille, l’aéroport international de Shanghai (code IATA : PVG) est l’un des plus modernes du pays. Doté de deux terminaux, trois en 2015, il a été conçu par l'architecte français Paul Andreu, avec le paysagiste Michel Desvignes. Très lumineux, il dispose d’une signalétique en chinois et en anglais et offre un ensemble de services aux voyageurs comme le wifi gratuit, des bureaux de change, un service de consigne, une pharmacie et la location (à l’heure de lit) sans oublier l’aide à l’accès aux portes d’embarquement et un grand nombre de boutiques duty free ou de marques (Ralph Lauren, Diesel, Chanel…). La restauration est globalement médiocre sur l’ensemble des terminaux mais l’offre est variée, cuisine chinoise et européenne.

S’y rendre

- Par train : le Maglev, fierté des chinois, est un train à sustentation magnétique qui relie l’aéroport au centre-ville (Longyang Rd.Metro Station). À certaines heures, pour démontrer sa puissance il circule à 430 km/h ((9:02 - 10:47, 15:02 - 16:47)ou 300 km/h(7:02 - 8:47, 11:02 - 14:47, 17:02 - 21:42). Le premier train part de Shanghai à 7h02. Le dernier quitte l’aéroport de Pudong à 21h40. La gare est accessible du hall 1. Compter entre 5 et 10 € selon la classe de voyage choisie.

- En bus : Départ toutes les 10 minutes en journée (30’ le soir). La formule la plus économique mais la plus longue, compter une heure.

- En taxi : Le coût relativement faible de ce moyen de transport en fait un outil privilégié des voyageurs d’affaires. Gare cependant à la circulation qui est souvent très chargée entre 8 et 18 heures. Les vols tardifs vers l’Europe permettent cependant de les utiliser facilement. Compter de l'aéroport entre 25 minutes pour la périphérie de la ville à 35 minutes pour Puxi ou le quartier français. Entre 30 et 45 € la course.

- Navette privée : Plusieurs services de navettes privées offrent un service personnalisé aux voyageurs d’affaires. Compter 62 $ pour être déposé devant votre hôtel. shanghai-taxi.com

- Les navettes partagées : Chaque hôtel propose un service de navettes partagées vers l’aéroport. Il faut généralement les réserver le matin pour le soir. Entre 20 et 30 € selon la compagnie retenue par l’établissement hôtelier.

- Location de voitures : La conduite étant déconseillée aux étrangers, la plupart des loueurs disposent de voitures avec chauffeur proposées à la journée. Une formule à privilégier pour ne pas perdre de temps.

Le transfert entre le Terminal 1 et 2 se fait en bus. Navette gratuite toutes les dix minutes de 6 heures à minuit.

Se loger ou travailler à proximité
- Le Jinjiang Inn Pudong Airport Hotel (tél. : (0)21 6835 3568), dispose d’un business center ouvert 24h sur 24 et de nombreuses salles de réunion
- Le Ramada Pudong Airport Shanghai Hotel - tél. : (0)21 3849 4949 - dispose de salles de réunions de 10 à 30 personnes ainsi qu’une salle de réception pouvant accueillir jusqu’à 300 personnes. Attention, cette salle est très réservée et il est conseillé de s’y prendre à l’avance pour la réserver.

Pudong airport, les numéros utiles
Téléphone général : +86(21)62692200
Téléphone de la consigne : 68346324 ou 68340076
Téléphone pour les objets trouvés : 68346324 ou 68340417