Spinetta a sa feuille de route SNCF

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Le modèle économique de la SNCF, sa place dans la mobilité et l'ouverture à la concurrence, voici le - vaste - chantier auquel doit s'attaquer Jean-Cyril Spinetta pour remettre ses conclusions au plus tard en janvier prochain.

C’est à l’occasion d’une conférence de presse aux côtés de la ministre des transports Elisabeth Borne que Jean-Cyril Spinetta, ancien patron d’Air France KLM, a décliné sa lettre de mission. Il a été nommé le 19 septembre dernier, à l’occasion de l’ouverture des Assises de la mobilité. Et ce sera précisément l’un de ses sujets : quelle place pour le train dans le contexte d’un monde qui change, aux côtés du covoiturage, des low cost de l’aérien et autres solutions de déplacements ?

Deuxième axe de travail, naturellement corrélé au premier, quel modèle économique pour le ferroviaire quand sa dette atteint 45 milliards d’euros ? Quelle place pour le TGV, pour le TER ? Faut-il ou non accélérer le TGV, dont 70% des lignes sont déficitaires, faut-il maintenir toutes les gares ? "Les dessertes fines du TGV ont un impact non négligeable sur la situation financière de l'entreprise", souligne Elisabeth Borne qui n'écarte pas la possibilité de supprimer des arrêts voire des gares, "Pour prendre une métaphore aérienne, on ne dessert pas Brive avec un A380".

Dans la suite logique encore, vient le 3ème axe de travail, celui de l’ouverture à la concurrence, ses conséquences pour les lignes mais aussi les voyageurs et… les cheminots.

Jean-Cyril Spnietta est un gros bosseur mais il a du pain sur la planche pour réussir à ingurgiter les déjà nombreux rapports et rencontrer tous les acteurs de ces questions, des présidents de région à l’Arafer, les opérateurs, les associations de voyageurs et les représentants syndicaux. Il le reconnait lui-même par un euphémisme : "Le délai n'est pas excessif". Il doit faire des propositions d’ici la fin janvier au plus tard, délai demandé par Elisabeth Borne.