Sydney, lumière du Pacifique

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La plus pimpante des grandes villes australiennes cultive un air d’éternel été, comme si la vie et les vacances, c’était tout pareil. Pour un peu, on croirait que les passants vont à la plage ou en reviennent. Ce n’est qu’un style car la belle ne manque pas de talent lorsqu’il faut parler business, good business.

Quand on a Elle MacPherson (dite « The Body ») et Nicole Kindman comme enfants, ça interpelle forcément. Le succès des deux belles illustre aussi la manière dont l’Australie en général, Sydney en particulier, gagnent leurs galons sur la scène mondiale.
Les 4 millions de Sydneysiders (c’est ainsi qu’on appelle les habitants de la ville) n’ont que l’avenir en tête. Forcément, puisque de passé, ils n’ont guère. En janvier dernier, le feu d’artifice (chaque année grandiose) qui éblouit l’une des plus célèbres baies de la planète, a célébré les 220 ans de la ville et de l’Australie réunies. En 1788, il s’agissait d’un bateau jetant l’ancre pour jeter à terre une cargaison de prisonniers dont l’Angleterre souhaitait se débarrasser. Une indécente jeunesse pour un territoire à l’échelle d’un continent et une agglomération qui n’a jamais compté son espace : Sydney couvre plus de 12 000 km², c’est dire. Sa principale baie peut accueillir 10 000 bateaux et pas moins de 70 plages tapissent son littoral. On est ici en terre de démesure. Mais, pour être honnête, l’urbanisation est plutôt réussie, moderne et pimpante, conjuguant bouquets de petits gratte-ciel avec parterre de maisonnettes aux façades colorées. Les différentes criques de la baie composent les quartiers (officiellement, on en dénombre quand même 300 et quelques... !), telle une immense fleur dont les pétales se seraient déployés à partir du célèbre opéra aux voiles de béton.
 
Sydney, lumière du Pacifique
A faire, à ne pas faire…
* Sydney a de sérieux arguments au royaume des affaires : sa population se souvient qu’elle est d’origine européenne, mais ses principaux liens économiques sont tressés avec les pays d’Asie, Japon en tête, mais également Chine, Singapour, etc.
* Le comportement est anglo-saxon : très britannique au sein des bureaux à air conditionné ; très américain à partir de 17h et durant le week-end, lorsque le formalisme n’a plus cours, que le jean et la chemisette s’imposent.
* Evidemment, les réunions de travail se passent en anglais. Voire en japonais.
* Se faire conseiller par un avocat local, spécialiste des arcanes du droit britannique est d’une élémentaire précaution.
* Les Australiens ont bien du mal à situer la France sur la carte du monde. Cette ignorance se double d’une méfiance instinctive vis-à-vis de tout ce qui n’est pas anglo-saxon. Inutile donc de préciser qu’un Français n’arrive pas ici en pays conquis…
* Pas de souci pour inviter ses partenaires au restaurant. Choisir une table française mais des vins australiens. Cette élégance sera vivement appréciée.
* De même, ne pas refuser, à partir de 17 heures, d’aller se détendre au pub voisin. Ne pas pester contre les hurlements. Comme sur nombre de territoires démesurés, on parle et on rit fort, histoire de manifester son bonheur du moment. Alors optez pour le style local !
* Les sujets qui fâchent : la présence de la France dans le Pacifique sans parler des essais nucléaires… ; la prétention française de produire les meilleurs vins de la planète ; notre moue face à la prétendue culture australienne ; le reproche fait aux Australiens de singer le style américain ; et de manger du kangourou ; nos questions sur l’élimination des populations aborigènes.
* Ceux qui réjouissent autour de la table : le rugby ; les régates (les skippers français ont une excellente cote en Australie) ; les vins si on peut organiser une dégustation croisée ; l’immensité du pays et ses merveilles naturelles (désert, barrière de corail, montagnes…) ; le surf, la pêche, la voile, …
Sydney, lumière du Pacifique
Certes, Sydney n’est pas capitale administrative de l’Australie (ce rôle est dévolu à Cambera), mais elle est à coup sûr celle de ses lumières, du charme et de l’allant. Bref, de la culture, de l’économie et des finances. Cette trilogie fait de la belle (très belle) une sorte de phare qui donne le la et montre le chemin. Mais, et c’est souvent ce qui déroute l’étranger fraîchement débarqué, ce rang ne lui monte pas à la tête. On est ici plus proche de los Angeles que de la City. Il n’est pas rare qu’on fasse le trajet entre maison et bureau en hors-bord, en jet ski et même en planche. Plus banalement en ferry.
Ville d’océan (le Pacifique), Sydney s’inspire des sagesses du large. Face à l’infiniment bleu, bien prétentieux celui qui cultiverait l’esprit de sérieux. Alors expédions au plus vite les affaires courantes pour retrouver les plaisirs de la vie, la vraie. Le soleil, la plage, les sports d’eau, les terrasses sur lesquelles on trinque, choppe contre choppe, avec force éclats de rire, les pubs qui font oublier la nuit. Voilà qui donne à la ville son tempérament de type californien, quitte à la soupçonner un peu trop vite de désinvolture, d’insouciance, de manque de sérieux. Erreur. Sydney veut simplement inventer la vie autrement, tout comme avant elle, le firent les grandes baies de la planète, Rio, Hongkong, Vancouver, San Francisco… On connaît pires modèles. Le sien associera le style anglo-saxon avec son voisinage asiatique, la manière occidentale et les credo du troisième millénaire, lancés depuis les tours de Shanghai ou de Tokyo. Il la fera briller sur les rives du futur océan des affaires et de l’art de vivre. Espérons qu’alors, Sydney se rappellera que, depuis 1998, elle est jumelée avec Paris, France.

Par Marc La Vaissière
 
Sydney, lumière du Pacifique
A voir si vous avez….

Une heure
Promenade à pied dans le quartier des Rocks. Sydney est née au sommet de cette falaise qui, à l’origine, était celle des tripots pour marins à l’escale, des bordels sombres et des trafics en tous genres. Depuis une vingtaine d’année, The Rocks a été soigneusement restauré pour devenir un site parfaitement fréquentable, avec maisons anciennes, terrasses fleuries, boutiques branchées et pubs joyeux. Superbe.

Une journée
Sauter d’un quartier à l’autre en empruntant ferries et bacs. Mais pas sans avoir pris vos repères depuis le passage piétonnier qui franchit le Harbour Bridge, le plus célèbre des ponts de Sydney. Dans un pilier, un escalier de 200 marches qui débouche sur un poste d’observation panoramique ! Poursuivre par les quartiers, The Rocks entre autres, le magnifique jardin botanique, le musée qui rend hommage à la culture aborigène… Conclure dans un pub (Lord Nelson, par exemple, musique live chaque fin de semaine) avant de filer à l’opéra. Le bâtiment est exceptionnel. Sa programmation ne l’est pas moins.

Un week-end
A ce qui précède, ajouter bien entendu les plages. A commencer par la célébrissime, Bondi (prononcer Bondaye). C’est la mieux fréquentée des 70 plages de Sydney. Une vraie carte postale de l’Australie telle qu’on l’imagine en Europe : surfeurs bronzés aux cheveux décolorés par l’océan, baigneuses en maillot mini pour effet maxi et le tout, dans une très joyeuse ambiance.
Sydney, lumière du Pacifique
Pratique

* Y aller. A compter d’avril, Air Austral (www.air-austral.com) desservira Sydney au départ de Paris, avec escale à la Réunion. En attendant, voir la plupart des grandes compagnies asiatiques (elles font une escale dans leur pays d’origine), ainsi que Qantas (www.qantas.com) au départ de Paris via Singapour en code share avec Air France. Le vol dure une vingtaine d’heures. L’aéroport international est à 8 kilomètres du centre ville. Compter 20 mn en taxi et une vingtaine d’euros.
* Formalités. Passeport en cours de validité. Le visa est délivré sur place à l’arrivée.
* Heure. Il y a 9h de décalage horaire avec la France. Quand il est midi en France, il est donc 3h du matin à Sydney.
* Argent. Le dollar australien vaut actuellement 0,52 €.
* Se renseigner. www.visitaustralia.com

Notre hôtel
A l’Intercontinental car il est situé en plein centre des affaires, sur Macquire street. Efficacité totale du service et des facilités mises à disposition (salles de conférence, salons, wi-fi, secrétariat, etc.). Pour le charme, en revanche… Environ 350 € la chambre double. (00 61 2 92 30 02 00). Ou bien au Novotel, situé sur Darling Harbour. Il est tout proche du palais des congrès, ainsi que des quartiers touristiques. En prime, la patte française de l’enseigne. Compter 300 € la nuit. (00 61 2 99 34 00 00).

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