Taxe Carbone : l’inde veut interdire le survol de son territoire aux compagnies européennes

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Officiellement, c'est le 24 mai dernier que l'Inde aurait informé la communauté européenne de son intention d'interdire le survol de son territoire aux compagnies européennes. Cette mesure de rétorsion serait appliquée au cas où l'Europe maintiendrait sa taxe carbone et chercherait à pénaliser les compagnies indiennes qui refuseraient de la régler. Une menace jugée peu sérieuse à Bruxelles face aux règles internationales du transport aérien, auxquelles l'Inde a souscrit.

Ce n'est qu'une nouvelle étape dans la lutte qui oppose une petite dizaine de pays à la communauté européenne. Déjà, au début du mois de mai, les compagnies aériennes indiennes et chinoises avaient refusé de donner des informations à la communauté européenne sur la quantité de carbone émis en 2011. Bruxelles avait alors répliqué que sans ces informations, permettant d'adapter le montant de la taxe carbone, les compagnies de ces deux pays pouvaient être interdites sur les aéroports européens. Pekin avait alors répliqué que la situation actuelle était suffisamment grave pour que "l'on puisse remettre en cause les organisations internationales du transport aérien". Selon le Financial Times, le ministre de l'aviation civile indienne a précisé de son côté qu'il était "inacceptable pour lui que l'union européenne vienne imposer ses propres règles aux sociétés indiennes". Et M. Singh de préciser que "les difficultés rencontrées par l'ensemble des compagnies aériennes du monde entier étaient déjà largement suffisantes pour éviter des taxations supplémentaires qui n'avaient aucune raison d'être". D'autres pays, comme la Russie ou les États-Unis se disent toujours choqués par la méthode et menacent d'appliquer aux seules compagnies aériennes européennes des taxes comparables à celles qu'auraient à payer les transporteurs aériens américains ou russes en Europe. L'Inde exige aujourd'hui qu'une réunion de concertation soit organisée entre les autorités de l'aviation civile des pays qui s'opposent à cette taxe et ceux qui, à Bruxelles, l'ont conçue. Tous les pays qui s'opposent à cette taxe se disent pourtant prêts à travailler avec l'OACI pour trouver une solution aux émissions de carbone des compagnies aériennes qui ne pèseraient pas sur leurs finances et dont le coût ne serait pas supporté par les voyageurs eux-mêmes. De leur côté plusieurs associations de voyage d'affaires, russes, chinoises et indiennes, se disent capables de limiter leurs déplacements vers l'Europe en solidarité avec leurs pays.