Téléprésence et vidéoconférence , une progression plus lente que prévue

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On s'attendait à des étincelles mais le feu d'artifice n'a pas eu lieu. Tout au plus une jolie flammèche qui, d'année en année, se développe sans atteindre les prévisions annoncées par les gourous du domaine en 2009. Cette année là, la crise économique qui secouait les Etats Unis puis l'Europe avait tout naturellement conduit les acheteurs à trouver "toujours moins cher" pour leurs déplacement professionnels. La vidéo, sous toutes ses formes, était pain béni.

En 2012, les derniers chiffres publiés par IDC faisaient déjà état au premier trimestre d'un marché en baisse malgré une hausse de 14,4 %, loin des 23 et 25 % des trimestres précédents. Pour 2013, la progression devrait se limiter à 8 voire 9%. Une progression plus qu'honnête mais inférieure aux attentes du marché. La multiplication des outils technologiques, y compris les plus simplistes (Skype ou Viber), le coût élevé des salles de téléprésence, la baisse relative en euros constants des déplacements professionnels... Bien malin qui pourrait donner les raisons de ce manque d'engouement des entreprises pour des systèmes présentés comme des "business travel killers". Seule certitude, les limites de la technologie sont vite atteintes lorsqu'il faut faire preuve de conviction pour vendre. Pire, ce qui fait la qualité du relationnel, ce fameux "business feeling" ne passe pas via une vidéo, même en HD.
De fait, des entreprises importantes comme Starbuck ou Boeing ont vite compris que la vidéo était un outil de plus mais en aucun cas un outil de substitution. Aujourd'hui, la baisse du prix des équipements de base et l'accessibilité à bas prix du "face to face" numérique avec des webcam HD et une ligne ADSL de qualité garantit une première porte vers les échanges préparatoires à un déplacement professionnel qui représenteraient en 2013, selon IDC, plus de 64 % de l'utilisation de tels outils. On l'aura compris, l'image est une entrée en matière qui limite le nombre de déplacements mais ne remplace pas le voyage. Qui en aurait douté?

A New York,
Philippe Lantris.