Thalys prépare sa transformation

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Franck Gervais, CEO de Thalys international avait donné rendez-vous à la presse le 11 septembre 2013 pour faire le point sur l’année 2013 qui est déjà bien avancée et les défis qu’elle va devoir relever dans les prochains mois. La marque commerciale va devenir une entreprise ferroviaire de plein exercice.

Thalys prépare sa transformation
Franck Gervais, CEO de Thalys international, juge l’année 2013 «très satisfaisante» à fin août. Le chiffre d’affaires a progressé de 1,2 % dans un contexte de réduction de capacité de 5 % en raison d’un important plan de maintenance. Dans le détail, la ligne phare de la compagnie ferroviaire Paris-Bruxelles a vu son trafic diminué de 2,6 % «La France et la Belgique connaissent un ralentissement économique plus dur qu’en Allemagne, et cela s’est ressenti sur les réservations», remarque t-il. D’ailleurs, la bonne santé du marché outre-Rhin se répercute positivement sur les performances de la ligne Paris-Cologne-Essen. Thalys y enregistre sa meilleure progression avec un trafic en hausse de 4 %. Confiante dans le potentiel allemand, elle a ainsi décidé renforcer sa desserte d’Essen. A partir du 15 décembre 2013, elle proposera 3 allers-retours quotidiens contre un actuellement.
De son coté, l’axe entre la capitale et Amsterdam se montre stable (-0,9 %). Il remporte également 80 % des parts de marché point à point contre l’avion. Pour compenser l’échec du Fyra, 2 allers-retours par jour supplémentaires seront programmés entre Bruxelles et Amsterdam à compter du 7 octobre, une troisième fréquence quotidienne s’ajoutera le 15 décembre 2013. Franck Gervais reconnaît que sa société, bien implantée en France et en Belgique, regarde maintenant vers l’Allemagne et Amsterdam où elle a de belles opportunités de progression. Néanmoins, pour le moment ce développement se ferra sur les fréquences et les services, et non les destinations. «Il faut 3h45 pour se rendre à Cologne. C’est la limite, après on bascule vers un temps de trajet trop long. Berlin, par exemple, est trop éloignée pour être intéressante. Faire le voyage dans la journée est difficile», explique le patron de Thalys.

Thalys, maître de son activité
Actuellement, Thalys International est chargée de l’exploitation commerciale des trains rouges. L’opération ferroviaire elle-même, c'est-à-dire le fait de faire rouler les rames sur chacune des infrastructures nationales, est assurée par les 4 partenaires (SNCF, SNCB, DB et NS), chacun étant responsable de la mission de transport pour son pays. En juin, la SNCF et la SNCB annonçaient la création d’une entreprise ferroviaire de plein exercice pour opérer le service Thalys alors que de son côté la DB cessait la vente des billets Thalys en Allemagne. Cette société qui doit voir le jour d’ici 2015, disposera de sa licence, ses trains et son personnel. «Cela va accroître notre agilité. L'objectif est de gagner en réactivité et en maîtrise pour continuer à devancer les attentes des voyageurs. Le développement de Thalys mérite l'organisation la plus efficace possible», explique Franck Gervais. Thalys gérera en direct ses activités et ses rames en France et en Belgique mais elle continuera d’être opérée par les NS et la DB dans le cadre des accords en vigueur entre actionnaires et partenaires.
Ainsi dans l’Hexagone et en Belgique, la compagnie ferroviaire sera en charge directement de son matériel roulant (22 rames sur 26), des demandes de sillons, de la gestion de la sécurité et du planning de roulement… Elle gérera également elle-même son personnel qui dépend actuellement de la SNCF et la SNCB. Si les employés vont garder leur statut respectif, pouvoir échanger en direct va simplifier le fonctionnement de l’entreprise, assure Franck Gervais. Elle compte ainsi homogénéiser les services et l’approche des clients.