Toi aussi massacre ton anglais !

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Edgar Boe, britannique de naissance, n’est pas un bagarreur. Encore moins un provocateur. Grand, filiforme, il hérité de son appartenance au peuple de sa très gracieuse majesté d’un je ne sais quoi de coincé qui lui confère un abord distant et réservé. Ce fameux parapluie fessier qui nous fait tant rire, nous les Français. Malheureusement pour lui, Edgar est aussi un voyageur d’affaires et mercredi dernier, à Istanbul, il s’est retrouvé bien malgré lui entre les feux nourris d’une jeune mariée, de sa belle mère et d’une foultitude d’autres personnalités à l’argumentaire musclé… Shocking !

Au pays du loukoum, la douceur n’est pas forcément de mise. A peine unis, deux jeunes tourtereaux en désaccord sur on ne sait quel point se sont mis à hurler… Dans la chambre à côté de celle d’Edgar. Pour corser le concert, la belle mère s’est jointe aux cœurs des vierges (on le soupçonne) pour tancer son fils et calmer sa belle fille. Une goutte d’huile sur un feu nourri. Pour Edgar c’en est trop. Avec toute la réserve qui le caractérise, il revêt son peignoir de bain et frappe à la porte voisine où il reçoit un accueil musclé : un direct en pleine figure. 1, 2, 3… Notre voyageur d’affaire est presque KO. Titubant, il se relève péniblement et s’aperçoit qu’il n’a pas pris la clé de sa chambre. Impossible de descendre dans cette tenue. Il sonne à la porte opposé à celle des combattants et commet sa deuxième erreur. Happé par une poigne vigoureuse, il se retrouve la face dans la moquette. C’était la chambre d’une personnalité que gardaient deux molosses. 1, 2,3… 10, l’arbitre peut prononcer le KO. Bref, après deux heures d’explications diverses et variés et deux yeux au beurre noir, Edgar retrouve enfin sa chambre.

Morale de cette histoire : il faut toujours avoir avec soi des boules quies, faute de quoi on a vite fait d’en prendre plein la gueule !

Marcel Lévy