Tous les voyageurs d’affaires en vélo ?

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Rendre obligatoire l'indemnité vélos permettrait d'améliorer la santé des salariés et leur productivité, selon un rapport remis ce mercredi 20 décembre à la Ministre des transports Elisabeth Borne. Pour l'heure, seules 85 entreprises ont adopté cette Indemnité Kilométrique Vélo, sur la base du volontariat. L'objectif est d'atteindre 1,4 millions de salariés pour leurs déplacements domicile-travail.

Le rapport remis ce 20 décembre à la Ministre des transports recommande de rendre obligatoire l'Indemnité kilométrique Vélo pour les entreprises d'ici 5 ans. Pour l'heure, seules 85 entreprises l'ont adoptée, proposant ainsi d'indemniser volontairement 150 000 salariés. En réalité, l'IKV aurait moins de 10 000 bénéficiaires au sein notamment de Décathlon, RTE, Voies navigables de France ou encore la communauté d'agglomération de La Rochelle font partie des sociétés ou des collectivités qui l'ont mis en place. Les auteurs du rapport - dont le député (LREM) Matthieu Orphelin, le Club des territoires cyclables et la Fabrique écologique - soulignent qu'en Belgique, 83% des actifs travaillent dans une structure proposant ce dispositif et ils argumentent que l'IKV est bonne pour le salarié cycliste, pour son entreprise et pour les pouvoirs publics.

Leur objectif est que l'indemnité puisse être touchée par 1,4 million de salariés cyclistes en 2022. Réaliste ? Les auteurs remarquent que plus de 70% des déplacements domicile-travail de moins de 5 km sont effectués en voiture (chiffres Insee). Selon deux études, dont une menée aux Pays-Bas où ce type d'indemnité existe depuis 1995, la réduction des arrêts maladie peut aller jusqu'à 15%. Et l'IKV n'est pas franchement onéreuse : le "coût moyen de généralisation de l'IKV, à horizon 2022, atteint moins de 23 euros par salarié et par an dans l'hypothèse la plus ambitieuse" (IKV à 35euros/mois et cumulée avec le remboursement d'un abonnement transport en commun), selon le rapport.