Transavia France : des résistances à l’accord conclu avec le SNPL

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Le résultat du référendum organisé par le SNPL sur le développement de Transavia France sera connu à la fin du mois. Le SPL Transavia s'oppose aux conditions faites aux pilotes historiques. Le syndicat Sud Aérien estime que le groupe franco-néerlandais privilégie Transavia au détriment d'Air France sur le moyen-courrier, et dénonce un «dumping social intra-groupe».

Le syndicat national de pilotes de ligne (SNPL) avait, en avril, donné son accord à une écrasante majorité (97%) pour des négociations autour du développement de Transavia. Ces négociations entre les pilotes et la direction d'Air France-KLM sont bouclées. Un référendum sur l'accord issu de ces négociations, organisé par le principal syndicat de pilotes d'Air France, le SNPL AF, est actuellement soumis à ses adhérents ; le résultat sera connu à la fin du mois de juillet. Les pilotes historiques s'opposent aux conditions qui leur sont faites. Mais ils sont minoritaires au sein des pilotes de Transavia (79 contre 350 détachés). Ces pilotes, entrés chez Transavia entre 2007 et 2014 en provenance d'une compagnie autre qu'Air France, dénoncent notamment la diminution de leur ancienneté et de leur séniorité. Le SPL Transavia pourrait déposer un préavis ou une action en référé contre cet accord.

L'accord permet de déplafonner
la limite actuelle de quarante appareils dépendant de Transavia. Le salaire des pilotes de la compagnie low-cost sera aligné à celui des pilotes AF.

Outre le SPL Transavia, la stratégie du groupe suscite des inquiétudes chez d'autres syndicats. Air France s'engage en effet, jusqu’en 2030, à maintenir le seuil actuel de 110 avions monocouloir dans sa flotte moyen-courrier. On peut y voir le verre à moitié plein et constater ainsi que le projet d'accord «garantit» ce nombre d'appareils. Sud Aérien dénonce «l’intégralité de la croissance du secteur (moyen-courrier) absorbée par Transavia ! Cela signifie que l’équipe Smith pourra pendant les 10 prochaines années, limiter à 110 le nombre d’avions Air France famille A320, tout en faisant croitre la flotte B737 de Transavia pour transporter de plus en plus de passagers ! Air France va stagner et Transavia s’envoler !». Le syndicat poursuit «
Pour les équipes au Sol Air France (maintenance, assistance, passages, ...) et les PNC, la croissance va leur passer sous le nez, puisqu’à part les pilotes aucun agent Air France n’interviendrait sur les B737 de Transavia. C’est ce qu’on appelle du dumping social intra-groupe : Faire basculer de plus en plus d’activités vers des salariés précarisés qui ont des conditions sociales inférieures à celle d’Air France.
»

Air France peut arguer, sur ce point, de son projet de renouvellement de sa flotte moyen courrier. Si l'accord avec les pilotes est approuvé, le groupe envisagerait en effet d'acheter à la fois des B737 pour Transavia – quoique le choix du MAX n'est peut-être plus aussi évident ces jours-ci, même si les low-costs optent toujours pour un seul type d'avion - et des appareils de la famille A320 pour Air France, une commande qui incluerait des A321 XLR, le nouveau monocouloir à très long rayon d'actions d'Airbus, permettant une
activité mixte moyen-courrier/long-courrier .