Trop de partenariats aériens tuent la compréhension du voyageur

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Toutes les semaines, ce sont au moins un ou deux partenariats entre compagnies aériennes qui viennent s'ajouter à une actualité chargée d'ouverture de nouvelles lignes ou l'annonce de projets de fusion et de collaboration resserrée entre deux compagnies aériennes. Selon Aviation Week, qui prépare son numéro consacré au Paris Air Show (Salon du Bourget) ce sont pas moins de 750 annonces majeurs qui sont ainsi faites tous les ans. Difficile pour un voyageur d'affaires de s'y retrouver.

Si l'on analyse la masse de données qui nous proviennent tous les jours du monde du transport aérien, on constate qu'il est bien difficile de faire la part des choses entre l'essentiel et le purement marketing. A coup de trois ou quatre nouvelles lignes hebdomadaires que complètent des partenariats et des accords de code share, bien malin qui peut comprendre la finalité de tout cela. D'autant, et les TMC le confirment, que 80 % des déplacements aériens se font de point à point et que le plus souvent, les vols avec escale permettent simplement d'assurer la liaison entre un aéroport secondaire et un hub. Bien sûr, il est toujours possible d'optimiser les temps d'attente en utilisant la compagnie la mieux placée pour limiter les temps d'attente à l'aéroport. Si cela était vrai.... On le saurait. Malheureusement, la plupart de ces accords ne servent qu'à optimiser les recettes de la compagnie qui, au final, se soucie peu de savoir si son client a bien compris ce que "partage de codes" veut dire. Les seuls gagnants certains de tous ces accords croisés se trouvent au sein même des compagnies aériennes qui, en partageant surtout les risques, les lignes et les avions, ont la certitude d'optimiser leur taux de remplissage.
Il reste que pour les analystes qui vont se retrouver au Bourget, cette situation est périlleuse. Les compagnies vont s'affronter au sein des alliances tout en nouant des relations commerciales en dehors. Il devient de plus en plus difficile de comprendre les stratégies qui se mettent en place entre une hausse de la demande, une hausse des tarifs pétroliers, une hausse des destinations desservies... Et sans doute une hausse lente et régulière du prix des billets d'avion. Dur, dur d'être un voyageur d'affaires.

Hélène Retout