Turbulences : attention, ça va secouer !

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Une turbulence en avion peut être légère ou extrême. Dans tous les cas, même si cette situation est inconfortable pour les passagers, l’avion est conçu pour y faire face et ce n’est pas le mutisme des pilotes qui doit vous faire croire le contraire.

Dans les phases de vol turbulentes, les pilotes ont une charge de travail importante car ils analysent les données de vol (radar météo, route, dossier de vol, rapport des autres pilotes, TCAS...) et calculent une nouvelle route tout en négociant un autre niveau de vol avec le contrôle aérien (lorsque la zone est couverte par un radar au sol associé à un service de régulation de la circulation aérienne). Mais au juste, qu’est-ce qu’une turbulence ?

En fait, la turbulence est un remous d’air, provoqué par des contrastes de masses d’air, des orages, des reliefs ou même par le sillage d’un autre avion. Les courants d’air, le passage des tropiques, l’équateur et ses orages sont des pourvoyeurs de turbulences. Souvent, les passagers parlent de trou d’air mais cette définition est erronée. L’avion, tout comme un bateau, suit les mouvements de l’air mais contrairement à un navire, ces mouvements sont beaucoup plus rapides et vous donnent donc l’impression de décoller ou bien d’être écrasé dans votre siège (c'est la variation de ce que l'on appelle le facteur de charge). En réalité, les mouvements de l’appareil ne sont pas aussi importants que ça.

La turbulence est classée en 4 catégories : légère, modérée, sévère et extrême. Les avions sont faits pour y résister. A titre d’information, sachez que l’aile d’un avion est très flexible et qu’elle peut se déformer au cours du vol en fonction de la charge qui lui est imposée. Saviez-vous que celle de l’Airbus A380 qui a une longueur de 45 mètres peut résister à une déformation verticale à ses extrémités de 6,8 mètres avant de céder? Chose qui n'est jamais arrivé avec les avions construits au cours des trois dernières décades.

Du point de vue des pilotes, les turbulences sont don considérées comme une question de confort et de commodité, pas comme un problème de sécurité. Elles sont gênantes pour les passagers et le personnel navigant, mais pas dangereuses. Que vous ayez peur ou non, la meilleure façon de se protéger des petites secousses est de garder votre ceinture attachée, tout comme les pilotes le font et d’attendre que ça passe…

Yann Le Goff