Turbulences sur les pistes normandes, Le Havre contre Deauville !

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L’aéroport de Deauville a mis un terme à son projet de rénovation et d’agrandissement de ses installations d’un montant de 8 millions d’euros. Cette décision n’a pas été prise à la suite d’un problème de financement ou d’une discorde avec les riverains, mais à cause d'une vision divergente du monde aérien normand entre les aéroports de la région.

Turbulences sur les pistes normandes, Le Havre contre Deauville !
Adoubée par les deux régions normandes, la plate-forme deauvillaise s’était donnée pour objectif de «faire de Deauville le seul aéroport de dimension régionale». Pour y parvenir, elle avait prévu d’investir 8 millions d’euros dans ses infrastructures. Mais la ville du Havre a contrecarré ses projets. La municipalité vient de décider de donner une seconde chance à son propre tarmac en confiant son exploitation à un nouveau gestionnaire pour 3 ans et un investissement de 2 millions d’euros. «Une volonté de faire cavalier seul qui jette le trouble sur ses intentions réelles de développer une offre aéroportuaire sérieuse et respectueuse de l’argent public», déplore syndicat mixte en charge de Deauville dans un communiqué.
Le Havre n’est pas le seul à vouloir s'éloigner de la tour de contrôle de Deauville. Caen envisage également de développer l’aéroport de Carpiquet dont la délégation de service public prendra fin en 2016. Les deux structures dissidentes sur les cinq présentes sur le sol normand assurent que bien gérées leurs pistes ont un avenir certain et tout autant de potentiel que Deauville. «Le choix de privilégier Deauville s'est fait sans nous. De notre côté, nous avons nommé un nouveau gestionnaire : s'il parvient à développer l'outil, pourquoi le fermer ? Et je rappelle qu'il n'y a pas de grand port sans aéroport !» a expliqué le sénateur-maire de Sainte-Adresse, Patrice Gélard au journal Paris-Normandie. En tout cas pour Deauville une seule conclusion possible, face à ces événements «Il n’y a aucun sens à continuer d’investir dès lors que la stratégie interrégionale serait remise en question et nous ferait revenir six ans en arrière en dépensant toujours plus d’argent public pour des résultats médiocres…».