Un barème pour les incivilités à la SNCF

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Sécurité et incivilités voilà les deux mamelles actuelles de la SNCF qui veut éradiquer au maximum les gestes contraire à la vie en collectivité dans les transports publics. Au delà des incidents mortels comme l'agression du contrôleur ou l'assassinat d'une jeune fille il y a trois ans dans un RER, les violences et les dégradations quotidiennes deviennent insupportables pour les passagers comme pour l'opérateur. Et comme la RATP, la SNCF se doit de manier la carotte et le bâton, même si la tentation du "tout répressif" prend parfois le pas sur la volonté d'arrondir es angles.

Depuis quelques semaines, un petit bout de papier distribué dans les gares dresse le coût d'une incivilité commise par un voyageur. Pour une amende de 45 € vous pouvez vous offrir "un obstacle à la fermeture des portes", "une souillure du siège du wagon", "une sono trop forte qui dérange les autres passagers", "un refus d'obtempérer à l'injonction d'un agent de la SNCF", "Une traversée des voies" ou "un acte de mendicité". Si vous souhaitez investir un peu plus : ce sera 68 € pour fumer dans un wagon. Au delà, vers les 160 € ou une présentation devant le tribunal, vous aurez utilisé de façon intempestive un signal sonore, vous serez descendu sur les voies ou même penché à l'extérieur. Vous l'aurez compris, l'arsenal répressif existe bel et bien. Les actes de violence sur les contrôleurs sont fortement punis et souvent accompagnés de prison ferme.
Que faut-il faire alors pour éviter ces incidents qui ponctuent quotidiennement le trafic ? Aucun pays européen n'a trouvé la solution, à l'exception de l'Allemagne qui a responsabilisé les voyageurs en leur demandent de devenir les yeux et les oreilles de la société de transport. Bien sûr on pourrait contester la délation ainsi mise en place mais Outre-Rhin on ne parle pas de délation mais de sensibilisation citoyenne. En partant du principe que dans service "public", il y a le mot "public", nos voisins se sont attachés à faire défendre le bien de tous par tous. Je ne sais s'il y a une idée à reprendre en France. J'en doute. La peur collective, la crainte de représailles et l'individualisme sont forts. Aussi, au risque de décevoir les voyageurs, rien ne devrait changer en matière d'insécurité ou d'incivilité. Autant le dire tout haut. Toute autre promesse ne pourrait être que mensongère.

Marc Dandreau