Un peu de politique, c’est la période !

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Avez-vous remarqué que, depuis quelques semaines, les candidats à la présidentielle abordent tous les grands sujets de la société française ? Si le chômage, l'emploi des jeunes, la sécurité ou les retraites sont au cœur des préoccupations politiques, force est de remarquer que le voyage fait lentement mais sûrement son entrée dans la longue liste des promesses formulées par les candidats. Je ne reviendrai pas sur la visite de François Bayrou au salon «Atout France» mais je dois constater qu'à une époque ou l'exportation de produits français est prônée par un grand nombre de postulants à la présidence, personne, et je dis bien personne, n'a parlé du voyage d'affaires comme de l'un des moteurs essentiels du développement économique et du savoir-faire français à l'étranger.

Seul François Hollande, par le biais de ses conseillers, a reconnu que "Le tourisme était un vecteur de création d'emplois et de croissance". Les autres n'ont pas caché leur intérêt sur le sujet, mais avoue ne pas en avoir fait une priorité immédiate. Pourtant, les idées ne manquent pas en matière de simplification voire de tarification pour les voyages d'affaires. Remarquons tout d'abord le niveau des taxes imposées à ceux qui se déplacent pour leur travail. Je parle bien évidemment du transport aérien mais je pourrais citer la route avec le prix de l'essence ou du train qui vient de subir une hausse de deux points de la TVA. On pourrait aussi évoquer le coût du transport aérien, non pas en termes de billets d'avion mais toujours en terme de taxes. Est-il normal que, pour 50 € de transport, on puisse payer plus de 70 € de taxes diverses, dont on ne connaît pas toujours la destination et qui restent volontairement opaques quelques soient les gouvernements en place ?
Je ne reviendrai pas non plus sur les difficultés que l'on rencontre pour aller, le plus simplement du monde, prendre un avion. Prenons le projet de ligne RER entre le centre de Paris et les aéroports, au point mort depuis 2007. Ajoutons lenteur et longueur des contrôles de police et de sûreté sans oublier cette incapacité chronique de nos aéroports à gérer les flux de voyageurs à l'arrivée internationale. Ou plus simplement cette idée de mettre en place une carte d'identité ultra sécurisée qui faciliterait fortement les déplacements européens en dehors de la zone Schengen. On le devine aisément, les pistes de réflexion sur le sujet ne manquent pas. Seule la GBTA France s'est fendue d'une lettre aux candidats pour solliciter leurs avis sur ces grands sujets. À cette heure, personne n'a encore répondu. Mais il est vrai que nous avons jusqu'au 21 avril voire le 5 mai au soir pour publier leurs idées sur le sujet. S'ils en ont.

Marcel Lévy