Un voyage d’affaires pour se soigner

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On croyait le phénomène limité aux seuls hommes et femmes sensibles à la chirurgie esthétique, capable de corriger les petits travers du temps. Il n'en est rien. Selon le magazine Sports Illustrated, les voyages d'affaires sont aussi l'occasion d'aller se faire soigner à l'étranger à des tarifs bien moins élevés que dans son pays d'origine. Parmi les domaines les plus demandés : la dentisterie, l'ophtalmologie, les appareillages auditifs, l'ophtalmologie. DLe tout pour des tarifs, en Inde ou en Malaisie par exemple, de 30 à 60 % moins chers qu'aux Etats Unis ou en Europe.

Il suffit de feuilleter les revues gratuites distribuées dans les hôtels de Bombay ou de New Delhi pour constater que les publicités en faveur d'un tourisme médical fleurissent. "En une ou deux journée, faites vous soigner à un tarif imbattable", la promesse formulée est claire. Elle a de quoi séduire quand on regarde de plus près les tarifs. Une paire de lunettes à moins de 50 $, verres correcteurs compris. Un appareil auditif entre 200 et 400 dollars selon la miniaturisation. Difficile de faire mieux. Et selon l'hebdomadaire américaine, les entreprises comprennent et accordent facilement un ou deux jours de congés sur place pour permettre à leur personnel de se soigner. Côté Méditerranée, la Tunisie a été l'un des tous premiers pays à proposer de telles services. Là aussi, les tarifs sont imbattables et la qualité des soins irréprochable d'autant que des confrères "relais" installés en France, assurent un "service après vente" en cas de problème. Depuis peu, les pays de l'Est se sont intéressés à ce type de clientèle. La Hongrie ou la Pologne sont désormais à la pointe de l'offre. Une clientèle anglaise, exigeante, en a même fait l'une des destinations "médicales" par excellence... Là aussi les prix sont difficiles à concurrencer par les praticiens français. Faut-il pour autant accorder toute sa confiance à de telles pratiques ? Selon Sports Illustrated, le taux d'accident à l'étranger est extrêmement faible, largement inférieur à celui constaté aux Etats Unis. De fait, la nature même des soins est moins risquée.
Il reste que la médecine est souvent affaire de confiance et de compréhension. Parler la langue du pays donne de la finesse au dialogue malade/médecin. Un obstacle que lèvent aisément les cliniques où les praticiens formés en France, en Allemagne ou en Angleterre sont rompus aux langues étrangères. Verra t-on un jour de tels procédés fleurir en France ? Personne ne peut le dire mais sur des soins aux tarifs fluctuants comme la dentisterie ou la vision, la tentation est forte... Entre deux rendez vous business.

Marcel Lévy