Un voyageur d’affaires américain sur deux ne veut plus voyager en décembre

49

Traditionnellement, le mois de décembre n'est pas connu en France pour enregistrer une hausse sensible des déplacements professionnels. C'est à la fois le mois des bilans et des budgets prévisionnels, celui où l'on regarde vers 2013 pour établir la stratégie de développement et de déplacement de son entreprise. Il suffit d'ailleurs de regarder les communiqués qui parviennent à la rédaction de DéplacementsPros.com pour se rendre compte que l'on évoque plus facilement les bons plans de fin d'année, les chocolats à consommer voire les derniers gadgets à offrir.

D'ici la fin de l'année, le passage dans les aéroports de la clientèle affaires à la clientèle loisirs ne devrait pas faciliter la vie de celles et ceux qui auront encore à prendre l'avion au mois de décembre pour leur activité professionnelle. Une récente étude menée auprès des adhérents de l'Association californienne des voyageurs d'affaires (California Business Travel Association) révèle qu'un adhérent sur deux aimerait ne pas voyager au mois de décembre et plus particulièrement dans la seconde quinzaine du mois. L'étude, renouvelée tous les ans depuis 2006, insiste cependant cette année sur le ras-le-bol des voyageurs en matière de temps perdu dans les aéroports. Toujours selon cette enquête, loin d'être scientifique mais qui donne une assez bonne vision du moral des voyageurs d'affaires américains, 2012 aura été une année complexe que ce soit en raison des conditions climatiques dans le monde, du développement des contrôles de sécurité tatillons au possible ou des retards importants, constatés sur la plupart des grandes plates-formes aéroportuaires américaines. Au final, selon l'Association, ce sont plus de 6 millions d'heures de travail perdues pour le seul État californien. On imagine ce que peut être la réalité sur l'ensemble du territoire américain.
Aux Etats-Unis, un voyageur d'affaires attend en moyenne1h36 son embarquement sur le réseau domestique, entre le moment où il entre dans l'aéroport et celui où il pénètre dans l'avion. Ce chiffre serait à multiplier par deux pour les vols internationaux... Y compris lorsque l'on se déplace en classe avant. Personne à ce jour, n'a trouvé de solution concrète pour optimiser les déplacements en avion des voyageurs «professionnels». Les expériences menées par la TSA se révèlent peu efficaces et la mise en place de cette fameuse carte d'accès prioritaire dans les aéroports prend plus de temps que prévu. Est-ce à dire que la situation est inextricable et qu'elle ne peut s'arranger sans une réelle volonté des autorités politiques ? Certainement, affirment les responsables de la BTC (Business Travel Coalition) qui insistent pour que les Etats puissent discuter entre eux afin de faciliter les échanges économiques dans le monde. Et de préciser : "Des moyens technologiques sophistiqués existent, utilisons-les". Un vœu épieu et en cette veille de Noël, voilà ce qu'on pourrait citer comme cadeau idéal aux voyageurs d'affaires. Mais qui croit encore au Père Noël de nos jours ?

A New York,
Philippe Lantris