Une chômeuse réclame 45 000 € à la SNCF

142

Cela arrive environ une trentaine de fois par an, selon la SNCF, mais l'assignation en justice de la compagnie ferroviaire, ce mardi au TGI de Paris, est emblématique des risques que prennent parfois les salariés en pariant sur le train pour se rendre au travail... La jeune femme, en période d'essai, a perdu son emploi.
Réactualisation 01/02/2012 : la décision est mise en délibéré au 27 mars.

Arriver régulièrement en retard pendant sa période d'essai, c'est délicat. Et recommencer alors que la période d'essai est prolongée précisément pour ce motif, cela n'arrange rien. C'est bien pourtant ce qui est arrivé à cette jeune femme de 25 ans qui, ayant trouvé un CDI à temps partiel à Lyon, n'a pas pu confirmer son emploi. Elle a porté plainte auprès du TGI de Paris et son affaire se jugera ce mardi. A priori le fait d'habiter à Ambérieu, à 46 km de Lyon, n'aurait pas du poser de souci mais la Région Rhône-Alpes subit de nombreuses perturbations. L'avocat de la jeune femme, Me David Metaxas, entend produire à l'appui de ces explications plusieurs bulletins de retard, allant de 5 minutes à 1 heure 15 et portant sur la période juin-juillet 2010. Pendant le renouvèlement de sa période d'essai la salariée a tenté de prendre un train plus tôt, mais rien n'y a fait, un terme a été mis à son contrat car «Les nombreux retards accumulés pendant votre période d'essai en raison de votre domicile très éloigné de votre lieu de travail perturbent le fonctionnement de l'entreprise», écrit l'employeur. L'avocat réclame 15 000 euros de préjudice moral et 30 000 euros de préjudice financier. Pour un retard de près de sept heures sur la ligne TGV Lyon-Paris, la SNCF a été condamnée à verser, en juillet dernier, 800 € de dommages et intérêts à une voyageuse qui avait perdu sa journée de travail. «C’est le même fondement, fait remarquer Me David Métaxas, il s’agit de rappeler la SNCF à son obligation de ponctualité.»