Une semaine de galère, vue par Doudette !

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Courageuse notre voyageuse d'affaires qui a su affronter les éléments pour lutter contre l'adversité. Au final, des heures de transport. Le bonheur.

Une semaine de galère, vue par Doudette !
Et bien voilà, je les ai vécus. Je suis une experte es-grève SNCF et nuage volcanique. En une semaine, j'ai subi les effets de l'une et de l'autre. C'est tellement bien d'être une adepte de déplacements professionnels quand les éléments s'en mêlent.

1. En train...
Lundi et mardi, déplacement pro à Montpellier.
Premier impératif, dimanche soir, savoir si mon train (qui part à 7h19 le lendemain) roulera. Je tente une connexion sur le site de la SNCF, mais mon navigateur refuse de me donner accès à la réponse à la question posée. J'entre les données, je clique sur le bouton et de vérification et.... rien. Nada. Peanuts. Cela mouline. Rien de plus pénible qu'un ordinateur qui mouline. C'est frustrant, on ne peut rien faire d'autre que d'attendre que le sablier disparaisse. Et pendant ce temps-là, les valises ne se font pas, les dossiers ne se préparent pas et on n'est pas plus avancé.

Je cherche dans mes relations celui qui travaille à la SNCF et pourra me fournir l'information espérée. Je réalise alors que je ne connais personne à la SNCF. Honte à moi ! Grosse lacune de réseautage. Il faut connaître quelqu'un à la SNCF, c'est un must have ! Heureusement que les réseaux sociaux existent. C'est sur Twitter que je trouve la réponse à ma question, grâce à un salarié de la SNCF qui gentiment m'apprend que, en principe, sauf contre-ordre ou raz-de-marée, mon train roule.

Et effectivement, le train roule.
Tous les trains roulent d'ailleurs ce matin-là au départ de la gare de Lyon.
On pourrait presque croire que la grève n'existe pas.
Ce serait faux.

À Montpellier au retour, si mon train a bien roulé, ce n'était pas le cas de nombreux autres trains. Dans le hall, des agents de la SNCF tentaient de rediriger des clients mécontents vers d'autres moyens de transport (voiture de location, car, bus). Les agents avaient beau ne pas être grévistes et faire de leur mieux, ça râlait ferme dans le hall de gare. Entre les étudiants qui tentaient de regagner Bordeaux avec leur prof dépassée, les familles apparemment épuisées, les hommes d'affaires affairés (un homme d'affaires affairé a l'ordinateur ouvert sur les genoux et le Blackberry greffé à l'oreille), tout le monde cherchait un moyen de ne pas passer la nuit sur place.

Un monsieur en vareuse bleu jeans est passé parmi nous, un badge CGT sur le plastron. Aussitôt, des regards mauvais se sont dirigés vers lui. Imaginez une vingtaine de silhouettes mécontentes se tournant dans un même mouvement vers vous, les narines fumantes, prêtes à charger. Cela sentait le lynchage. Notre syndicaliste a vite passé son chemin. Ce n'était vraiment pas le moment de monter sur une chaise et de haranguer la foule...

Finalement, je suis rentrée chez moi, pour réaliser que la ligne 1 du métro était fermée après 22 heures et c'est à pied que j'ai fait le chemin de la gare à la maison. Je pensais alors que j'en avais fini avec les transports pour la semaine.

Mais...

2. En avion ?

Jeudi matin, au bureau, nous avions de la visite. Sean, venu d'Irlande. Hans, d'Allemagne et Erica, d'Italie. Frais débarqués de Roissy, ils arrivaient, tous sourires, pour une réunion de travail entre européens de bonne compagnie. Ach, Paris...

Jeudi midi, la rumeur courrait : Roissy fermait, ainsi que de nombreux aéroports du nord de l'Europe. On ne s'en inquiétait pas (ou pas trop). L'aéroport devait rouvrir le vendredi matin à dix heures et notre réunion se terminant le vendredi soir, on avait tout le temps de s'inquiéter. On déjeunait donc en riant, nos visiteurs étant bien plus intéressés par les effets d'une rumeur sur la société française que par ceux d'un nuage volcanique sur leur éventuel trajet de retour.

Vendredi matin cependant, il est évident que les avions ne voleront pas de sitôt... Et là, commençait, pour nos copains européens, un parcours du combattant.
Le défi du jour : Comment rentrer chez soi pour le week-end ?

Je vous passe les conversations téléphoniques avec une agence de voyages surchargée, dont les intervenants, basés à Sophia ou à Bucarest, sont totalement dépassés par les demandes qui affluent de partout. Quand on demande si l'avion de 9h45 pour Frankfurt vole le lendemain, on nous répond qu'il n'y a plus de place dans le Thalys. Quand on tente d'obtenir des informations pour rester une nuit de plus à l'hôtel, on nous dit qu'il faut contacter l'hôtel directement et si on ose proposer de trouver un loueur de voitures, la dame de l'agence de voyages ordonne d'aller se renseigner directement à l'aéroport parce qu'elle n'a pas l'info, elle. C'est panique à bord.

Finalement, grâce au système D, des solutions ont pu être trouvées.

À chaque destination sa solution :
- Sean a pris le train jusqu'à Cherbourg, puis le bateau jusqu'en Irlande, puis un autre train, puis un bus. Au total, il aura mis plus de 30 heures pour rentrer chez lui.
- Hans a fait le pied de grue à la Gare du Nord, a fini par trouver un Thalys jusqu'à Amsterdam, puis un autre train jusqu'à Hambourg, soit plus de 15 heures de trajet.
- Erica a cherché un train pour Milan. Sauf que les trains étaient pleins, pour cause de départ en vacances de franciliens à la recherche d'un peu de soleil vers le Sud et de grèves SNCF. À l'heure où j'écris ces lignes, elle est sans doute quelque part entre Paris et le Sud, dans un car vers Nice, où l'un de ses amis viendra la chercher en voiture.

Quant à moi, j'ai fait 15 heures de voiture ce week-end pour accompagner mes enfants chez les grands-parents en Bretagne, parce que ma bonne idée d'aller à Quimper en avion pour éviter les quatre heures et demie de train n'était pas une si bonne idée que cela.

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