Une taxe de 2 à 12 € de plus par vol et par billet aérien en 2012

122

Les billets d'avions pourront être majorés en Europe à partir de 2012 pour aider les compagnies aériennes à payer leurs émission de CO2, c'est ce qu'a annoncé lundi la Commission européenne. L'Europe estime la facture totale des compagnies à 380 millions d'euros en 2012.

Une taxe de 2 à 12 € de plus par vol et par billet aérien en 2012
Près de 900 compagnies aériennes européennes et non européennes sont concernées par cette contribution obligatoire annoncée par l'Europe comme contribution à la lutte contre le réchauffement climatique. Cette taxe imposée par l'UE dans son espace aérien, très contestée et attaquée devant la Cour européenne de Justice par l'Association des transporteurs aériens des Etats-Unis, devrait connaître son sort le 6 octobre prochain, lorsque l'avocat général de la CEJ rendra son avis. Mais sans attendre, la Commission européenne a fait ses calculs et annoncé lundi que les compagnies pourraient majorer leurs billets d'avion pour compenser, et Bruxelles a évalué cette augmentation entre 2 et 12 euros pour un vol, soit un surcoût de 4 à 24 euros pour un aller-retour transatlantique. Comme nous le demandions hier, qui paiera, finalement ?

Les compagnies aériennes desservant l'Union européenne seront contraintes, à partir de 2012, à payer un dédommagement pour 15% de leurs émissions de CO2 sur le trajet, avec pour objectif de réduire ces émissions. Libre à elles de répercuter ou non sur le prix des billets, mais il n'y a guère de doutes qu'elles n'ont pas les moyens d'assurer cette hausse de leurs coûts. La Commission calcule qu'au prix du marché du CO2, ces 15% vont leur coûter 380 millions d'euros en 2012. "Les compagnies aériennes connaissent avec certitude le nombre de quotas (droits à polluer) qu'elles recevront à titre gratuit chaque année jusqu'en 2020. Au prix courant du marché, ces quotas gratuits -- 182 millions de tonnes en 2012, 172 millions de tonnes en 2013 et les années suivantes-- représentent plus de 20 milliards d'euros sur la prochaine décennie", a souligné dans un communiqué la commissaire en charge du Climat Connie Hedegaard. "Grâce à ces revenus potentiels, les compagnies aériennes pourraient investir dans la modernisation des flottes, l'amélioration de l'efficacité énergétique et l'utilisation de carburant aviation non fossile", a-t-elle préconisé. L'aviation compte pour 3% des émissions de gaz à effet de serre émises chaque année.